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28/02/2011

La musique sur FB - 53 G.Mahler

Gustav Mahler

Rückert Lieder

"Um Mitternach"


Kathleen Ferrier

Vienna Philharmonic Orchestra

Bruno Walter



00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Kathleen Ferrier, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

La musique sur FB 3 - F.Liszt

Franz Liszt

Consolations No 4 - Quasi adagio

Daniel Barenboim



 

00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Daniel Barenboim, Franz Liszt, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

27/02/2011

Jacques Lacarrière

Bloc-Notes, 27 février / Les Saules

littérature; poésie; essais; livres

Bien que célèbre auprès du grand public pour Chemin faisant, mille kilomètres à pied à travers la France et L'été grec célébrant sa passion pour la mythologie et la Grèce antique, on oublie trop souvent que cet homme du voyage, à la manière d'un Nicolas Bouvier, fut avant tout un poète, et comme le note Jean-Pierre Siméon dans sa magnifique préface, il s'agit toujours pour lui de délivrer des oracles inapaisés, des vérités qui n'ont pas d'âge ou dont notre modernité désinvolte fait par lâcheté l'économie.

Cet Orphée contemporain nous permet ainsi de découvrir des textes admirables, parmi lesquels les recueils Amours d'écume - six poèmes pour Aphrodite et Terre: Je suis né d'un songe de la terre rêvant qu'elle s'unissait au ciel. J'ai grandi dans l'ombre inquiète de racines toujours assoiffées d'obscur. Et j'ai fleuri dans l'allégresse de la sève et l'offertoire des frondaisons. Je suis l'axe du monde, vivant défi des temps carbonifères. L'alliance de l'ombre et de l'éclair, le tremplin des orages, l'esprit des sources et des souffles. Je suis le sommeil et l'éveil, le silence et la symphonie. Je suis l'oratoire des astres, et mes feuillages s'impatientent des apocalypses à venir. J'abrite en mes branches l'aspic et l'alouette, l'ogre et l'océanide, le singe et la sylphide, le ver et la vestale. J'abrite l'hier des fauves, le présent des oiseaux et le demain des hommes. J'abrite le nid des anges et les couvées du ciel. Je suis l'axe du monde.

Ciselées avec lenteur, en artisan qui savoure le temps des haltes et des migrations de l'âme, ses réflexions sur l'écriture - et la poésie en particulier - ne sont d'aucun âge et signifient bien davantage qu'un simple encouragement pour les générations futures: La poésie est morte, mourante, moribonde? Alors, vive la poésie! Depuis qu'on annonce sa mort imminente, qu'on proclame sa désuétude, qu'on la dit inapte ou inappropriée au siècle d'aujourd'hui, il ne devrait plus s'écrire de poèmes. Pourtant, il s'en écrit, il s'en publie et surtout il s'en lit sans cesse. (...) Elle est toujours de ce monde, puisqu'elle demeure vivante parce que vivace, vivace parce que rebelle. (...) Rebelle a la vie prosaïque, rebelle au silence des cendres.

Critique littéraire, traducteur d''Odysséa Elytis et d'autres poètes grecs contemporains, metteur en scène de Sophocle et de Yannis Ritsos, cet homme de lettres en éveil devant toutes les formes et expressions du langage nous a quittés le 17 septembre 2005, à l'âge de 80 ans. Il semble que c'était hier...  

Jacques Lacarrière, A l'orée du pays fertile - Oeuvres poétiques complètes (Seghers, 2011)

00:16 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; essais; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

26/02/2011

René Char

littérature; poésie; art; correspondance;livresRené Char & Zao Wou-Ki, Effilage du sac de jute (coll. Poésie/Gallimard, 2011)

Ces 18 poèmes de René Char enluminés de 10 aquarelles de Zao Wou-Ki sont reproduits dans la présente édition à partir du manuscrit original tiré à 100 exemplaires et conservé à la Bibliothèque Nationale de France. Si les textes figurent dans les oeuvres complètes de René Char à la Bibliothèque de la Pléiade, intégrés dans Fenêtres dormantes et porte sur le toit, la correspondance entre ces deux artistes hors du commun, ajoutée à la présente édition, est inédite, fruit d'une complicité entre Marie-Claude Char et Françoise Marquet: la veuve du poète et celle du peintre. Sans être aussi dense que la correspondance entre Nicolas de Staël et René Char, elle n'en est pas moins le reflet d'une amitié en mouvement, offrant un éclairage ajouté pour tous les amis de cet immense écrivain.

La réalisation de ce livre très soigné - et en édition de poche - nous présente en alternance les manuscrits de René Char et les aquarelles - absolument magnifiques - de Zao Wou-Ki. Un seul regret, celui de ne pas retrouver en version typographique les poèmes, car même si l'écriture est très belle, harmonieuse, indispensable, dans ce format la lecture n'en est pas facilitée. Cela dit, Gallimard a réitéré avec cet ouvrage ce qu'il avait inauguré avec Lettera amorosa du même auteur, et les fans dont je suis, ne peuvent que s'en réjouir...

Chaque carreau de la fenêtre est un morceau de mur en face, chaque pierre scellée du mur une recluse bienheureuse qui nous éclaire matin, soir, de poudre d'or à ses sables mélangée. Notre logis va son histoire. Le vent aime à y tailler. L'étroit espace où se volatilise cette fortune est une petite rue au-dessous dont nous n'apercevons pas le pavé. Qui y passe emporte ce qu'il désire. (Eprise, dans Effilage du sac de jute)

23/02/2011

Le poème de la semaine

Thierry Renard


Va ma chanson comme un jasmin lunaire

va sur l’hiver odeur captive va

le temps de la transparence d’un secret

quand la mort sera rose de l’air

mon petit cœur se tournera vers toi


Va ma chanson comme un navire

va sur la toile de mon rêve

quand la mort sera rose de l’air

mon cœur deviendra gros

en se tournant vers toi


Et ce sera la fin de l’été 

 

 

Quelques traces de craie dans le ciel,

Anthologie poétique francophone du XXe siècle

09:14 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

22/02/2011

Andrés Barba

Bloc-Notes, 22 février / Les Saules

littérature; roman; livres

Andrés Barba n'est pas le dernier venu sous nos latitudes francophones, puisque trois de ses livres - deux romans et un recueil de nouvelles -, La soeur de Katia (2001), Et maintenant dansez (2004), La Ferme Intention (2002) ont déjà été publiés aux éditions Christian Bourgois. Pourtant, ce jeune prodige des lettres, né en 1975 à Madrid - certainement l'un des écrivains les plus personnels de sa génération - demeure injustement méconnu.

Certains refrains traversent toute son oeuvre, dont l'incommunicabilité entre les êtres, qui détruit dans sa réalité cruelle les uns et déconstruit le château de cartes imaginaire des autres; la force souterraine des émotions entre vide et plein inspirant davantage de crainte que de libération; la maladie enfin, image incontournable de la déchéance physique et préfiguration de la forme humiliante de la mort rejoignant les deux thèmes précédents à laquelle répond en écho une vision plutôt féroce de la religion catholique. Sur le plan romanesque, un personnage central catalyse tout le désir et l'imaginaire des autres, et dans son dernier roman, Versions de Teresa, c'est particulièrement le cas. 

De quoi s'agit-il? Du besoin d'amour, de la fascination du désir et de la mise à nu des sentiments. Parlant très peu, enfermée en quelque sorte dans un monde inaccessible à ses proches - sa mère et sa soeur Veronica - Teresa, une adolescente de 14 ans, est de surcroît une handicapée physique. Dans un camp de vacances, elle fait la connaissance de Manuel, un moniteur trentenaire mal dans sa peau qui semble touché par la grâce de cette jeune fille. Quant à Veronica, qui éprouve pour sa petite soeur une tendresse bien réelle - mais concurrente face à sa mère et Manuel - ne ressent-elle pas le besoin de prendre sa revanche, dans cette relation à trois personnages - incapables de s'aimer eux-mêmes - qui dévie vers une transgression obscure et inacceptable? Pour qui?

Ce récit aux relations complexes n'est en aucun cas un roman sur la pédophilie. Presque lyrique et néanmoins concise, épurée de tout artifice, la langue d'Andrés Barba évite toute complaisance et traduit admirablement la peur de l'interdit, les frontières qui s'amenuisent entre la normalité et la différence, l'insatisfaction intime comme réponse à une obsession assouvie dans ce dernier cercle de la douleur et de la culpabilité de Manuel: Je l'ai utilisée - Teresa - comme une caisse de résonance, où mes propres sentiments étaient amplifiés par les siens. Elle n'était que le vide où résonnaient ces sentiments. Et ça, j'en ai honte.  

A cette image se superpose en miroir le jugement impitoyable de Veronica: C'est drôle, nu tu es beaucoup plus moche qu'habillé. (...) La chaleur te fait paraître plus vieux, ou plus fatigué, je ne sais pas. Tes pommettes deviennent toutes rouges. On dirait un enfant vieux. Tes bras sont très longs et tu as les jambes trop poilues. Tu es maigre et petit. Habillé, tu as l'air beaucoup plus fort, plus solide, mais nu et fatigué, il n'y a plus aucune vigueur en toi.  

L'amour, un cérémonial de l'exhibition, un concert de mensonges - à soi-même -, ou une leçon de choses apprise pour appréhender le réel? N'inventons-nous pas ceux que nous aimons, quand à nos pulsions ne répond que le silence intérieur - ou le vide - de l'autre? Qui donc est le plus faible et le plus vulnérable, quand le désir s'en mêle: le prédateur ou la victime? 

De ces interrogations - et de bien d'autres - ce livre tire sa force convulsive, ténébreuse, désenchantée, tel cet oiseau à l'aile casséetout près de la fin du roman - dont le vol n'est plus qu'une agonie circulaire... 

Andrés Barba, Versions de Teresa (Bourgois, 2011)

publié dans Le Passe Muraille no 85 - mars 2011

20/02/2011

Frédéric Mairy

littérature: essai; livresFrédéric Mairy, Bref éloge de la fin (D'Autre Part, 2011)

Frédéric Mairy déroule pour nous un tapis rouge, celui des fins dernières. Pas seulement le signe annonciateur de la mort définitive, mais aussi cette boucle qui clôt une journée, concrétise la conclusion d'un spectacle ou marque l'achèvement d'une réflexion. Avec tristesse? Pas du tout, et la citation de Charles-Ferdinand Ramuz s'adressant à sa fille, mentionnée par l'auteur dans sa préface - et qui mériterait d'être apprise par coeur dans les écoles - en dit assez long sur sa perception sensible des choses: C'est à cause que tout doit finir que tout est si beau. C'est à cause que tout doit avoir une fin que tout commence. C'est à cause que tout commence que tu as connu le grand émerveillement. Tâche seulement d'être toujours émerveillée.

Dans cette promenade à travers le temps et l'espace distillée non sans humour, nous côtoyons ces écrivains qui sont en quelque sorte le fil rouge de ses observations, rêveries ou méditations: Nicolas Bouvier, Luigi Pirandello, Anton Tchekhov, Paul Claudel - pour n'en citer que quelques-uns - auxquels, pour illustrer les travers de la tragicomédie moderne, il convient d'ajouter Pierre Desproges et Woody Allen. Des mots simples dont on éprouve la proximité pour dire un monde qui souffre sous un manteau de fleurs.

Né en 1973 dans le Val-de-Travers, Frédéric Mairy partage son temps entre le théâtre, l'écriture et la lecture d'auteurs auxquels ce livre rend un bel et subtil hommage. 

00:13 Écrit par Claude Amstutz dans Charles Ferdinand Ramuz, Littérature francophone, Littérature suisse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: essai; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

16/02/2011

Le poème de la semaine

Pierre Reverdy


Tout est calme

Pendant l'hiver

Au soir quand la lampe s'allume

A travers la fenêtre où on la voit courir

Sur le tapis des mains qui dansent

Une ombre au plafond se balance

On parle plus bas pour finir

Au jardin les arbres sont morts

Le feu brille

Et quelqu'un s'endort

Des lumières contre le mur

Sur la terre une feuille glisse

La nuit c'est le nouveau décor

Des drames sans témoin qui se passent dehors

 

Quelques traces de craie dans le ciel,

Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:25 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

15/02/2011

Montalbano, je suis

littérature; roman; livresAndrea Camilleri, La piste des sables (Fleuve Noir, 2011)

Revoilà donc, pour la seizième fois, notre sympathique commissaire Salvo Montalbano de Vigàta - bourgade imaginaire de Sicile, flanqué de ses inséparables acolytes, Fazio, Mimi et Catarella. Tout commence par un fait insolite: Près de la plage, en face de sa demeure de Marinella, gît un cheval mort couvert de sang, fracassé avec une barre de fer. Peu après, il est victime de cambrioleurs, une première fois. Puis, une seconde fois, mais lui restituant ce qui avait été volé. A ne rien y comprendre... Pour simplifier les choses, débarque une créature séduisante, Rachel Esterman, une amie d'Ingrid, déjà présente dans plusieurs autres épisodes: un de ses chevaux a disparu... Et notre défenseur de l'ordre, outre une plongée dans le monde pas très reluisant des courses clandestines, sent le démon de la chair raviver ses instincts premiers, ce qui, bien entendu, va obscurcir pour un temps son investigation!

Sans être le meilleur des Montalbano, ce nouveau roman d'Andrea Camilleri ressemble à ces amis fidèles qu'on retrouve toujours avec plaisir, au détour d'une ruelle, quelle que soit l'humeur du moment. Avec le sourire... Si vous n'avez jamais encore lu les enquêtes précédentes, ne manquez pas La forme de l'eau, Le voleur de goûter, La voix du violon, Le tour de la bouée, La patience de l'araignée et L'été ardent: les épisodes les plus réussis, mettant au mieux en lumière les complexités de la réalité sicilienne. Tous ces titres sont disponibles en coll. Pocket.  

14/02/2011

Albertine Sarrazin

Albertine Sarrazin, L'astragale (coll. Points/Seuil, 2011)littérature; récit; livres

Disparue prématurément en 1967, à trente ans à peine, alors que la vie semblait enfin lui sourire, Albertine Sarrazin laisse derrière elle trois livres essentiels: L’astragale, La cavale et La traversière dont seul le premier est à nouveau disponible en librairie. Quelle tristesse … car cette enfant de l’assistance publique, mal aimée et révoltée deviendra un écrivain – un vrai, un grand - en prison où elle séjournera pendant huit ans pour braquage à main armée, prostitution et vol. Ses écrits sont autant de cris de révolte contre une société lâche ou hypocrite et un témoignage sans concession sur le milieu carcéral. Son style unique, instinctif, d’une beauté ténébreuse, alliant la crudité du langage à la tension émotionnelle de sa fragilité intérieure, n’a pas pris une ride. Sa rage de vivre couchée sur papier mérite bien mieux aujourd’hui que d’habiller la poussière d’une obscure bibliothèque de province. Lisez donc L’astragale et croyez-moi, certaines de vos lectures récentes prendront un méchant coup de vieux, tout à coup …

06:10 Écrit par Claude Amstutz dans Albertine Sarrazin, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |