26/12/2014
Morceaux choisis - Emily Dickinson
Emily Dickinson
Le son le plus triste, le son le plus doux,Le son le plus fou qui enfle,- C'est celui que font les oiseaux, au printemps,Quand la nuit délicieusement tombe,Sur le fil, entre mars et avril -Frontière magiqueAu-delà de laquelle l'été hésite,Presque divinement trop proche. Il nous fait penser à tous ces mortsQui ont traversé la vie en flânant avec nous,Et que la sorcellerie de la séparationNous rend cruellement plus chers encore. Il nous fait penser à ce que nous eûmes,Et dont nous déplorons la perte.Nous en souhaiterions presque que ces voix de sirènesS'en aillent et se taisent.L'oreille peut briser le coeur humainAu vif comme un javelot.On voudrait que le coeur ne soit pasSi dangereusement près de l'oreille.Emily Dickinson, Poèmes non datés in "Poésies complètes", édition bilingue (Flammarion, 2009)
Traduction: Françoise Delphy
Illustration: Nicolas de Staël / Fiesole
02:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis, Nicolas de Staël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
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