05/03/2015
La musique sur FB - 2226 E.Elgar
Edward Elgar
La Capricieuse, Op 17
Ivry Gitlis, Tasso Janopoulo
00:00 Écrit par Claude Amstutz dans Ivry Gitlis, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
04/03/2015
Le poème de la semaine
Valère Novarina
Aujourd'hui où tout pivote, se déclenche, s'enchaîne à grande vitesse - et où nous pouvons partout reproduire, atteindre, communiquer et tuer instantanément -, la question de la représentation est au centre: la question des images, la querelle des mots... Il y a une lutte contre les images qui urge, un combat à mener à nouveau contre l'envoûtement et notre soumission aux idoles. La poésie est comme un coup porté au monde par-dedans. C'est une forme acérée du langage, une guerre dans la pensée contre ce qui est autour de nous communément propagé: les mots ne vibrent et ne répandent leurs fortes ondulations que s'ils ont, comme la flèche, frappé très exactement au coeur précis. C'est alors qu'ils résonnent comme des projectiles centrés juste. Ecrire tranche, et il n'y a rien de plus proche de l'action du poète que l'ouïe méticuleuse, la précision aiguë du juriste. Jamais le théâtre, en tant que lieu où l'image se fissure et scène d'interrogation du langage, n'aura été autant au coeur du monde. Jamais la poésie n'aura été plus politique. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
09:24 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
03/03/2015
La citation du jour
Colette
A l'écart des êtres qui, remplis à la hâte de moi, me laissent creuse, et la joie tirée, loin des pléthoriques, pires, de qui j'ai tôt fait de repousser l'indigeste apport, s'élargit une zone où je m'ébats avec mes pairs. J'en ai un peu plus que je n'espérais. Ils émergent de la plus funeste jeunesse, la deuxième. Ils perdent leur sérieux, et acquièrent une notion juste de ce qui est guérissable, à commencer par l'amour. Ils administrent ingénieusement, chaque jour, l'espace compris entre une aube et l'aube suivante, et sont aventureux en esprit. Ils aperçoivent, comme moi, ce qu'il y a de pernicieux dans le travail quotidien, et ils ne rient pas quand je leur cite la boutade d'un grand journaliste qui mourut jeune et sur sa tâche: L'homme n'est pas fait pour travailler et la preuve c'est que ça le fatigue. Pour tout dire, ils sont frivoles, comme furent cent héros. Ils sont laborieusement devenus frivoles. Et ils secrètent au jour le jour leur propre morale, ce qui me les rend plus intelligibles encore, et les colore diversement.
Colette, Le pur et l'impur (coll. Livre de poche/LGF, 2004)
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; essai; livres | | Imprimer | Facebook |
02/03/2015
Morceaux choisis - Axel Munthe
Axel Munthe
J'ai été absent de San Michele toute une année, que de temps gaspillé! Je suis revenu ayant perdu un oeil, inutile d'en dire plus long, c'était sans doute en prévision d'une telle éventualité que j'ai débuté dans la vie avec deux yeux. Je suis revenu un tout autre homme. Il me semble que je regarde l'univers, avec un seul oeil qui me reste, sous un angle différent. Je ne vois plus ce qui est laid et sordide, mais seulement ce qui est beau, doux et pur. Même les hommes et les femmes qui m'entourent ne me paraissent plus les mêmes qu'autrefois. Par une curieuse illusion d'optique je ne les vois plus tels qu'ils sont mais tels qu'ils devraient être, tels qu'ils auraient voulu être si on leur en avait laissé la chance. Je puis voir encore de mon oeil aveugle pas mal d'imbéciles se pavaner autour de moi, mais ils ne paraissent pas irriter mes nerfs comme autrefois; leur bavardage m'est indifférent, laissez-les parler. Pour le moment je ne puis aller plus loin; si je dois jamais parvenir à aimer mes semblables je crains qu'il ne me faille d'abord perdre l'autre oeil aussi. Je ne puis leur pardonner leur cruauté envers les animaux. Je pense qu'une sorte d'évolution à rebours s'opère dans mon cerveau, qui m'entraîne de plus en plus près de Mère Nature et des animaux.
Tous ces hommes et toutes ces femmes qui m'entourent me paraissent aujourd'hui compter beaucoup moins dans le monde qu'autrefois. J'ai l'impression d'avoir perdu trop de temps avec eux, de pouvoir me passer d'eux aussi bien qu'ils se passent de moi. Je sais fort bien qu'ils n'ont plus besoin de moi. Mieux vaut filer à l'anglaise avant d'être mis à la porte, j'ai bien d'autres choses à faire et il me reste peut-être plus beaucoup de temps. Mon vagabondage par le monde à la recherche du bonheur est fini; mon existence de docteur à la mode, finie; ma vie sur la mer, finie. Je vais rester ici pour de bon et tâcher de m'en contenter. Mais me sera-t-il permis de rester ici à San Michele? Toute la baie de Naples est étendue à mes pieds, étincelante comme un miroir; les colonnes sur la pergola, les loggias et la chapelle flamboient dans la lumière. Qu'adviendra-t-il de moi si je ne puis soutenir son éclat?
Axel Munthe, Le livre de San Michele (Albin Michel, 1988)
traduit du suédois par Paul Rodocanachi
image: Villa San Michele, Capri (tweedlandthegentlemansclub.blogspot.com)
00:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
01/03/2015
La musique sur FB - 2225 C.W.Gluck
Christoph Willibald Gluck
Orfeo and Euridice
"Dance of the Specters and Furies"
Concerto Köln
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |