24/03/2015
Morceaux choisis - Paul Celan
Paul Celan
Personne ne nous pétrit de nouveaudans la terre et l'argile,personne ne souffle la parole sur notre poussière.Personne. Loué sois-tu, Personne.C'est pour te plaireque nous voulons fleurir.Pour t'aller à l'encontre. Néant nous étions,nous sommes,nous resterons, fleurissant;la rose de néant,la rose de personne.Avec le styleclarté d'âme,le filet d'étamine ravage de ciel,la couronne rougedu mot pourpre que nous chantionsau-dessus,oh! au-dessus de l'épine.Paul Celan, Psaume dans: Anthologie bilingue de la poésie allemande (Bibliothèque de la Pléiade, 1995)
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23/03/2015
La citation du jour
Virgile
Je sais une terre qui exhale une vapeur ténue et une flottante buée, qui boit l'humidité, la transpire à son gré, qui se revêt toujours de son vert gazon naturel, et qui n'attaque pas les outils de la rouille due au sel. C'est là qu'un mariage unira dans l'abondance la vigne aux ormes, là que les oliviers feront pleuvoir l'olive. Le maître de cette terre éprouvera qu'elle est propre aux troupeaux et docile au soc aigu. Telle est celle qui laboure la riche Capoue, et la contrée qui est sous le joug du Vésuve, et celle qu'arrose le Clain si funeste à Accera la déserte.
Virgile, Géorgiques (coll. Poésie/Gallimard, 1983)
image: Auguste Préault - Virgile (Musée d'Orsay, 1853)
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22/03/2015
La musique sur FB - 2231 F.Raymond
Fred Raymond
Famous Melodies
Münchner Rundfunkorchester
Werner Eisbrenner
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21/03/2015
Morceaux choisis - Kanstantsyïa Bouïlo
Kanstantsyïa Bouïlo
J'aime notre pays,ce petit coin où je suis née, où j'ai grandi,où j'ai versé mes premières larmes d'infortune. J'aime notre peuple biélorusse,nos petites fermes dans la verdure des vergers,les plaines dorées de champs de blé,le bruissement de nos bosquets et de nos forêts;et la rivière qui entraîne impétueusementses eaux vers des lointains inconnus,et le jaune des plages de sable,et l'éclat de leurs vagues limpides. J'aime le printemps qui verdoie, fleurit,parant gaiement la terre.J'aime le craquettement des cigognes dans leurs nids,et le chant de l'alouette,la chaleur torride de l'été,les pluies estivales et l'orage,le grondement du tonnerreet, à travers les nuages noirs,les éclairs de feu. L'automne incertain, je l'aime aussi,et le premier sifflement des serpes et des faux,lorsque les moissonneusess'apprètent à couper le blé,et les faucheurs - le foin. J'aime l'hiver et ses geléesqui décorent les fenêtres d'arabesques,et la neige blanchequi, recouvrant les champs,brille avec incandescencesous les étoiles claires. J'aime, quand la nuit est belle, tard dans la cour rester,suivre des yeux le scintillement des étoiles,ou les rayons dorés de la lune. Et j'aime la chanson de mon paysque les filles fredonnent dans les champs,les modulations de leurs voixs'élevant de la plaineoù elles flottent et chatoient. Tout dans ce pays est cher à mon coeur,tant j'aime mon pays natal,où j'ai rencontré mon premier bonheur,et versé de chagrin mes premières larmes.
Voix de femmes - Anthologie / Poèmes et photographies du monde entier (Editions Turquoise, 2012)
image: Biélorussie (voyages.ideoz.fr)
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20/03/2015
La citation du jour
Nadia Tuéni
Tu as sali la mer par tendresse, Etranger, mais tu ne savais pas qu’elle est espace vide, qu’elle est tout ce qui reste du chemin nécessaire à la respiration des bibles, au pacte entre nous et nous, à la mort fertile et qui devient jardin de sommeil et d’eau pour délivrer les races, nécessaire au sens de chaque pierre dont je suis la neige royale, pour que la terre apprenne à vivre avec son double, ne plus connaître l'absence. Etranger, le sable est langage du monde, nos pieds ont déchiffré ce qui brûle ton soleil et t’empêche d’être libre comme enfant. Etranger, voilà pourquoi ce soir sous les murs derniers de l’Asie, j’offre mon corps mobile au rasoir de la vague.
Nadia Tuéni, Oeuvres poétiques complètes (Éditions Dar An-Nahar, 1986)
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19/03/2015
La musique sur FB - 2230 E.du Caurroy
Eustache du Caurroy
Fantaisies
Hespèrion XX
Jordi Savall
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18/03/2015
Le poème de la semaine
Paul Eluard
Toutes les choses au hasard
tous les mots dits sans y penser
et qui sont pris comme ils sont dits
et nul n'y perd et nul n'y gagne
Les sentiments à la dérive
et l'effort le plus quotidien
le vague souvenir des songes
l'avenir en butte à demain
Les mots coincés dans un enfer
de roues usées de lignes mortes
les choses grises et semblables
les hommes tournant dans le vent
muscles voyants squelette intime
et la vapeur des sentiments
le coeur réglé comme un cercueil
les espoirs réduits à néant
Tu es venue l'après-midi crevait la terre
et la terre et les hommes ont changé de sens
et je me suis trouvé réglé comme un aimant
réglé comme une vigne
A l'infini notre chemin le but des autres
des abeilles volaient futures de leur miel
et j'ai multiplié mes désirs de lumière
pour en comprendre la raison
Tu es venue j'étais très triste j'ai dit oui
c'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde
petite fille je t'aimais comme un garcon
ne peut aimer que son enfance
Avec la force d'un passé très loin très pur
avec le feu d'une chanson sans fausse note
la pierre intacte et le courant furtif du sang
dans la gorge et les lèvres
Tu es venue le voeu de vivre avait un corps
il creusait la nuit lourde il caressait les ombres
pour dissoudre leur boue et fondre leurs glacons
comme un oeil qui voit clair
L'herbe fine figeait le vol des hirondelles
et l'automne pesait dans le sac des ténèbres
tu es venue les rives libéraient le fleuve
pour le mener jusqu'à la mer
Tu es venue plus haute au fond de ma douleur
que l'arbre séparé de la forêt sans air
et le cri du chagrin du doute s'est brisé
devant le jour de notre amour
Gloire l'ombre et la honte ont cédé au soleil
le poids s'est allégé le fardeau s'est fait rire
gloire le souterrain est devenu sommet
la misère s'est effacée
La place d'habitude où je m'abêtissais
le couloir sans réveil l'impasse et la fatigue
se sont mis à briller d'un feu battant des mains
l'éternité s'est dépliée
O toi mon agitée et ma calme pensée
mon silence sonore et mon écho secret
mon aveugle voyante et ma vue dépassée
je n'ai plus eu que ta présence
Tu m'as couvert de ta confiance.
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
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17/03/2015
Lire les classiques - Paul Verlaine 1b
Paul Verlaine
Si tous les poèmes ne supportent pas une illustration musicale - classique ou non - voici, avec O triste, triste était mon âme, l'exemple d'une belle réussite, signée Léo Ferré...
Paul Verlaine, Romances sans paroles, précédé de: Poèmes saturniens (coll. Poésie/Gallimard, 2007)
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Chansons inoubliables, Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique; variété | | Imprimer | Facebook |
Lire les classiques - Paul Verlaine 1a
Paul Verlaine
O triste, triste était mon âmeÀ cause, à cause d’une femme. Je ne me suis pas consoléBien que mon cœur s’en soit allé, Bien que mon cœur, bien que mon âmeEussent fui loin de cette femme. Je ne me suis pas consoléBien que mon cœur s’en soit allé. Et mon cœur, mon cœur trop sensibleDit à mon âme: Est-il possible, Est-il possible, - le fût-il, -Ce fier exil, ce triste exil? Mon âme dit à mon cœur: Sais-jeMoi-même que nous veut ce piège D’être présents bien qu’exilés,Encore que loin en allés?Paul Verlaine, Romances sans paroles, précédé de: Poèmes saturniens (coll. Poésie/Gallimard, 2007)
image: Eugène Carrier, Paul Verlaine / 1891 (www.apreslapub.fr)
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16/03/2015
La musique sur FB - 2229 I.Stravinsky
Igor Stravinsky
Symphony in Three Movements
Berliner Philharmoniker
Pierre Boulez
00:16 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |