14/10/2014
La citation du jour
Honoré de Balzac
Ainsi va la vie italienne: le matin l’amour, le soir la musique, la nuit le sommeil. Combien cette existence est préférable à celle des pays où chacun emploie ses poumons et ses forces à politiquer, sans plus pouvoir changer à soi seul la marche des choses qu’un grain de sable ne peut faire la poussière. La liberté, dans ces singuliers pays, consiste à disputailler sur la chose publique, à se garder soi-même, se dissiper en mille occupations patriotiques plus sottes les unes que les autres, en ce qu’elles dérogent au noble et saint égoïsme qui engendre toutes les grandes choses humaines.
Honoré de Balzac, Massimilla Doni, précédé de: Sarrasine et Gambara (coll. Folio/Gallimard, 2007)
image: Louis Boulanger, Honoré de Balzac / 1829 (cosedalibri.files.wordpress.com)
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | | Imprimer | Facebook |
13/10/2014
Lire les classiques - Paul Verlaine
Paul Verlaine
Souvenir, souvenir, que me veux-tu? L’automneFaisait voler la grive à travers l’air atone,Et le soleil dardait un rayon monotoneSur le bois jaunissant où la bise détonne. Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.Soudain, tournant vers moi son regard émouvant:"Quel fut ton plus beau jour?" fit sa voix d’or vivant, Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.Un sourire discret lui donna la réplique,Et je baisai sa main blanche, dévotement. - Ah! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées!Et qu’il bruit avec un murmure charmantLe premier oui qui sort de lèvres bien-aimées!
Paul Verlaine, Nevermore, dans: Poèmes saturniens (coll. Livre de Poche/LGF, 2007)
image: Berthe Morisot, La mandoline / 1889 (impressionistsgallery.co.uk)
00:13 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
12/10/2014
La musique sur FB - 2167 H.Jadin
Hyacinthe Jadin
String Quartet No 3 in F minor, Op 1
Franz Joseph String Quartet
pour Catherine A
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
11/10/2014
La citation du jour
Patrick Modiano
Ce sont des personnes qui laissent peu de traces derrière elles. Presque des anonymes. Elles ne se détachent pas de certaines rues de Paris, de certains paysages de banlieue, où j'ai découvert, par hasard, qu'elles avaient habité. Ce que l'on sait d'elles se résume souvent à une simple adresse. Et cette précision topographique contraste avec ce que l'on ignorera pour toujours de leur vie - ce blanc, ce bloc d'inconnu et de silence.
Patrick Modiano, Dora Bruder (coll. Folio/Gallimard, 1999)
image: André Zucca (embruns.net)
04:09 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | | Imprimer | Facebook |
10/10/2014
Patrick Cauvin
Patrick Cauvin, Venge-moi (Albin Michel, 2007)
Tout a commencé le soir de sa mort. Elle a attendu le dernier instant pour me révéler son secret et me confier une mission: la venger. J’ai accepté car l’on ne refuse rien à une mère mourante. Et j’ai plongé dans un passé effroyable…
La Shoah ne cesse d'inspirer les écrivains. Ici, au cœur de l’appartement de sa mère mourante qui rassemble la mémoire de toutes les horreurs de la guerre, Simon apprend une terrible vérité. Afin d’honorer sa promesse – une vengeance par le sang versé – le voici immergé dans un passé qui l’a dépossédé de lui-même et l’a rendu à tout jamais imperméable au bonheur. Un suspense oppressant sur le thème de la survie et de la trahison, dont la fin tragique, inattendue, permet sans hésiter de ranger ce roman parmi les plus réussis du genre.
Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2009)
00:00 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
09/10/2014
La musique sur FB - 2166 G.Onslow
Georges Onslow
Variations on "Aussitôt que la lumière", Op 13
Allegro agitato in B minor
Variations on a Scottish Air, Op 5
Allegro moderato in F minor
Variations on an English Theme, Op 28
Six Piano Pieces: Andantino molto cantabile
Fantasy on "L'ange gardien"
Toccata in C major, Op 6
Laurent Martin
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
08/10/2014
Le poème de la semaine
Guillaume Apollinaire
Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C’est la maclotte qui sautille
Toutes les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie
Des masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu’elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
Les brebis s’en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d’argent
Des soldats passent et que n’ai-je
Un cœur à moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je
Sais-je où s’en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s’en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l’automne
Qui jonchent aussi nos aveux
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s’écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine
Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
illustration musicale: Léo Ferré
01:30 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : textes; poésie | | Imprimer | Facebook |
07/10/2014
La citation du jour
Louis Aragon
Si on a regardé un homme jusqu'à ne plus voir en lui que ce qui le fait différent des autres, le particulier en lui, il est bouleversant de retrouver, avec d'autant plus de force qu'on l'oubliait déjà, que l'essentiel en lui c'est ce qui ressemble aux autres.
Louis Aragon, Aurélien (coll. Folio/Gallimard, 2006)
image: https://farm4.staticflickr.com
15:03 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone, Louis Aragon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | | Imprimer | Facebook |
La musique sur FB - 2165 E.Satie
Eric Satie
"Je te veux"
France Clidat
00:00 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
06/10/2014
Morceaux choisis - Léon-Paul Fargue
Léon-Paul Fargue
Souvenirs d’un passé qui dort dans une ombre si transparente... Des intimités insaisissables qu’on se croit bien seul à connaître et dont on voudrait enchanter les autres... Certains regards. La voix d’un être cher. La gaucherie d’une âme ardente.. Une inflexion familière très douce et bien humaine...
Des yeux qu’on revoit parmi vingt ans de souvenirs, dans une rue grise, un jour de promenade. Du soleil sur un peu de paille, devant la porte d’un malade... Un regret sobre. Une parole d’un chagrin vague... Un nom touchant qu’on n’arrive pas à retrouver... Tout ce qui porte une chanson triste au bord des lèvres... Et ce mutisme avant les larmes...
Le retour, un soir, dans un quartier où l’on a vécu jadis. Le tremblement de la voiture entre des arbres... L’odeur d’une avenue frissonnante où il a plu... L’odeur d’un chantier, sépulcrale et tendre... Un geste passe sur une fenêtre éclairée très tard, tout en haut d’une maison qui se reflète dans un fleuve... Le grondement lent d’un train sur un pont de fer... L’adieu long d’un remorqueur... Et la persistante vision de ce coin de faubourg où la vieille maison que j’ai tant aimée ne me connaît plus. Rien qui bouge à ses vitres. Un boutiquier maussade y tourne et pèse. Elle est sans regard, elle est sans rêves. Et il n’y a même pas de lumière à la fenêtre où j’ai songé...
J’allume pour nous deux les lampes... Une parole heureuse, un visage de femme, une fenêtre brûlante, des voix connues passent et se brisent... Ah je voudrais serrer tous les souvenirs sur ma poitrine, en bouquet, pour te les offrir. Mais ils sont lointains comme des signaux. Signaux du soir, avec leur douceur menaçante... Fanaux des trains et des bateaux, qui ont toujours ce regard triste... Signaux d’amour, tendres et fins comme des cœurs à la fenêtre... Signaux du ciel, un peu perdus, comme des fleurs dans un champ d’ombre...
De beaux accords plans se recouvrent. La mer qui remonte. Un rayon de Chopin m’arrive - et fait la lumière où je veux m’étendre - sans plus rien dire - avec un ami qui sache tout de moi-même, qui me reproche tout - et qui me pardonne...
Léon-Paul Fargue, Poésies (coll. Poésie/Gallimard, 1987)
image: http://bbcerne.blogspot.ch
00:35 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |