31/03/2014
Musica présente - 95 Blandine Rannou
Blandine Rannou
claveciniste française, née en 1966
*
Jean Philippe Rameau
Suite in D major
07:41 Écrit par Claude Amstutz dans Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
30/03/2014
Lire les classiques - Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n'importe quel jour, ou quel mois, ou quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées relatives au progrès et à la civilisation. Tout journal, de la première ligne à la dernière, n'est qu'un tissu d'horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d'atrocité universelle. Et c'est de ce dégoûtant apéritif que l'homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce monde, sue le crime: le journal, la muraille, le visage de l'homme.
Charles Baudelaire, Mon coeur mis à nu / XLIV, dans: Oeuvres complètes (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1961)
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29/03/2014
La citation du jour
John Donne
Nul homme n'est une île, complète en elle-même; chaque homme est un morceau du continent, une part de l'ensemble; si un bout de terre est emporté par la mer, l'Europe en est amoindrie, comme si un promontoire l'était, comme si le manoir de tes amis ou le tien l'était. La mort de chaque homme me diminue, car je suis impliqué dans l'humanité. N'envoie donc jamais demander pour qui la cloche sonne: elle sonne pour toi.
John Donne, Méditations en temps de crise (coll. Poche/Rivages, 2002)
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27/03/2014
Morceaux choisis - Sandro Penna
Sandro Penna
I. Le monde qui vous semble de chaînesest tout tissé d’harmonies profondes. II. Petite pluie sans ennui,petite pluie qui inspire.Qui ne croit pas à cecidit mal ce qu’il a à dire. III. Flammes du cimetière, ne me dites pasque le soir d’été n’est pas beau.Et beaux sont les buveursau loin dans les auberges. Ils vont comme des frisesantiques sous le cielrenouvelés d’étoiles. Flammes du cimetière, calmes doigts quicomptent les lents soirs. Ne me dites pasque la nuit d’été n’est pas belle. IV. Songe de l’employé romantiqueSonne le vent et la nuit sur la gloiredu Ministère oublié sur la montagne. Vient l’heure d’amour. Et c’est l’histoire,Julien, de ta main à l’horizon. V. Vivre je voudrais endormidans la douce rumeur de la vie.
Sandro Penna, Cinq poèmes, dans: Poésies (coll. Cahiers Rouges/Grasset, 1999)
traduit de l'italien par Dominique Fernandez
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26/03/2014
Musica présente - 85 Magdalena Kozena
Magdalena Kozena
mezzo-soprano chèque, née en 1973
*
Anton Dvorak
Biblical Songs, Op 99
(Berliner Philharmoniker, Simon Rattle)
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25/03/2014
Le poème de la semaine
Edmond Jabès
Je suis à la recherched’un homme que je ne connais pas,qui jamais ne fut tant moi-mêmeque depuis que je le cherche.A-t-il mes yeux, mes mainset toutes ces pensées pareillesaux épaves de ce temps ?Saison des mille naufrages,la mer cesse d’être la merdevenue l’eau glacée des tombes.Mais, plus loin, qui sait plus loin ?Une fillette chante à reculonset règne la nuit sur les arbres,bergère au milieu des moutons.Arrachez la soif au grain de selqu’aucune boisson ne désaltère.Avec les pierres, un monde se ronged’être, comme moi, de nulle part. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
10:36 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
24/03/2014
La musique sur FB - 2076 Ferveur et Extase
Ferveur et Extase - Musique italienne du XVIIe Siècle
Francesco Cavalli: Canzon
Francesco Cavalli: Lamento di Didone
Luigi Rossi: Les pleurs d’Orphée ayant perdu sa femme
Alessandro Scarlatti: La Didone délirante / extraits
Alessandro Scarlatti: Concerto VII in Re maggiore a flauto, due violoni e basso
Michelangelo Faggioli: Cantata a voce sola
Andrea Falconieri: Passacalle
Barbara Strozzi: O Maria
Biagio Marini: Sinfonia primo tuono op. 22
Biagio Marini: Sinfonia sesto tuono op. 22
Claudio Monteverdi: Il pianto della Madonna
and
Henry Purcell: Dido’s Lament
Stéphanie d'Oustrac
Alice Piérot, Gilone Gaubert-Jacques
Fanny Paccoud, Emmanuel Jacques
Richard Myron, Monica Pustilnik
Héloïse Gallard, Violaine Cochard
(Ensemble Amarillis)
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23/03/2014
Silvia Avallone
Silvia Avallone, D'acier (Liana Levi, 2011)
Ca veut dire quoi, grandir dans un ensemble de quatre barres d'immeubles d'où tombent des morceaux de balcon et d'amiante, dans une cour où les enfants jouent à côté des jeunes qui dealent et des vieilles qui puent? Quel genre d'idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de ne pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde, de ne pas feuilleter les journaux, de ne pas lire de livres, où la question ne se pose même pas?
C'est pourtant là qu'elles se sont connues, choisies, aimées, Francesca la blonde et Anna la brune, quatorze ans à peine, belles et insouciantes, conscientes de leur pouvoir sur les hommes et pourtant rebelles contre certains d'entre eux, leurs pères respectifs, surtout: Enrico le père de Francesca qui bosse aux aciéries Lucchini, brutalisant sa femme Rose et sa fille qu'il mate avec ses jumelles de malade; Arturo le père d'Anna, un bon à rien, escroc séducteur et mari de Sandra - une réminiscence de Anna Magnani? - qui disparaît quand ça lui chante. Elle ne désirait qu'une chose: La mort de son père. La mort de tous ces vieux dégueulasses, qui sentaient mauvais et voulaient une femme pour leur laver le cul, une petite ukrainienne arrachée à son foyer, parole d'Anna. Plus loin, elle ajoute: C'est pas juste que notre vie soit bousillée par ces deux salauds qui savent faire que des conneries, et qui valent pas un clou!
Anna s'est juré de ne ressembler ni à Sandra, ni à Rose dans vingt ans, toutes deux à trimer comme des détraquées avec leurs illusions perdues, auxquelles il n'arrive plus rien et dont personne, à leur mort, ne se souviendra. Heureusement, il y a Francesca, avec ce curieux incendie noir dans les yeux, et son frère protecteur Alessio - lui aussi employé des aciéries - qui partage avec son copain Cristiano les sorties en boîte, la coke, le marché noir du cuivre, les rêves de bolides, dont le coeur généreux atténue ses violences et masque ses blessures.
Dans ce roman tout conduit à la Lucchini SPA, emblème de cette ville toscane de Piombino près de Livourne, qui employait vingt mille hommes voici trente ans - mais n'en compte plus que deux mille aujourd'hui, délocalisations à l'Est oblige - et qui cristallise dans ses haut-fourneaux tous les conflits, les fatigues et les injustices de cette terre ingrate. De magnifiques pages lui sont consacrées par Silvia Avallone, soucieuse de prêter sa voix à ces cabossés de la vie oubliés de tous, dont pourtant les péripéties au quotidien, basculant du rire à la colère ou aux larmes avec la vivacité de l'éclair, ne laissent pas indifférent. Bien au contraire.
La crudité du ton qui déborde de ce trop plein de gâchis, d'espoirs et de misère confondus dont l'histoire s'avère captivante de la première ligne à la dernière, déjoue tous les pièges de la vulgarité gratuite. Paradoxalement, c'est peut-être à travers les non-dits, que les personnages féminins de Silvia Avallone explosent le plus d'une humanité insoupçonnée et bouleversante. Les hommes, quant à eux, pour la plupart - exception faite d'Alessio - n'y tiennent pas le beau rôle...
Malgré l'horizon rétréci d'une plage douteuse où le sable se mêle à la rouille et aux ordures, avec les égouts au milieu, face à l'île d'Elbe, berceau de tous les rêves, ce roman n'est pas désespéré. Il évoque bien sûr ce néoréalisme à l'italienne, chaleureux, fort, cruel parfois dans un univers provincial dont les contours sociaux ou économiques reflètent bien les malaises d'une époque paumant ses repères, mais il est aussi un discret signe d'espoir qui se disperse dans le sillage d'Anna et de Francesca, déterminées sous leurs faux airs peau de vache à changer les règles du jeu, touchantes au point de faire chavirer le coeur.
Si le temps pouvait se glisser dans les maisons, sous les portes, sans que personne le sache. Si tout pouvait se terminer avec cette position de la tête renversée contre le dossier du canapé, mains sur les cuisses, oublieuses de ce qu'elles ont fait, n'en portant plus trace, comme si jamais elles n'avaient construit de maison, fabriqué de rails d'acier, roué de coups des corps humains, marqué leur descendance au plus profond.
Un autre rêve de Francesca? Peut-être, mais l'un d'entre eux se réalisera: le voyage à l'île d'Elbe où, passés les premiers émois et mauvais coups portés à l'adolescence, avec son amie Anna, parfaitement accordées l'une à l'autre, elles plongeront dans la mer comme les touristes de Milan ou de Florence, heureuses, inséparables, réconciliées avec la vie.
Le monde, c'est quand on a quatorze ans...
également disponible en format de poche (coll. Piccolo/Liana Lévi 2012)
23:14 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Silvia Avallone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
21/03/2014
Morceaux choisis - Maïssa Bey
Maïssa Bey
Sais-tu ce qui me fait le plus mal? C'est, tu ne m'en voudras pas si je te le dis aussi abruptement, c'est de penser que tu fais partie de ceux dont l'histoire ne retiendra pas le nom. Et mieux encore, de ceux qu'elle se hâte d'oublier. Pour tout autre que moi, tu ne sera jamais qu'un être venu sur terre par accident, c'est-à-dire par le fait d'un épisode non essentiel. Non essentiel pour ceux qui t'ont ôté la vie, mais aussi pour ceux qui aujourd'hui s'empressent de tourner cette page.
Si cela avait été une guerre, avec des affrontements que l'on pourrait qualifier de réguliers, contre des ennemis visibles, identifiés, identifiables, j'aurais été à présent, sans que cela n'atténue en rien ma douleur ni ma révolte, la mère d'un héros tombé au champ d'honneur. Avec les gratifications et les hommages que cela suppose. Tu aurais versé ton sang du fait d'un engagement pour une cause - forcément juste. Tu aurais eu droit aux honneurs, à la reconnaissance éternelle, aux commémorations émues, aux gerbes de fleurs, aux discours dithyrambiques, et tout le tintouin. Lors des fêtes nationales, ton nom, inscrit au préalable en lettres d'or sur une plaque de marbre, aurait été cité en exemple aux générations futures.
Allons, allons, retentissez fanfares! Plus haut! Plus fort! Faites résonner trompettes et cymbales! Saluez la cohorte invisible des sans-nom, des sans-visage, des morts-pour-rien! Une fois, une seule fois, faites que le silence qui recouvre leurs sépultures soit un instant, un seul instant ébranlé! Remplissez de musique ce blanc de l'histoire.
Maïssa Bey, Puisque mon coeur est mort (Poche/L'Aube, 2011)
16:21 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
20/03/2014
La musique sur FB - 2074 W.A.Mozart
Wolfgang Amadeus Mozart
Piano and Wind Quintet, KV 452
Jos Van Immerseel, Paul Dombrecht
Elmar Schmid, Piet Dombrecht
Danny Bond
pour Romaine M
08:10 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique, Wolfgang Amadeus Mozart | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |