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19/03/2014

Le poème de la semaine

Charles Vildrac

Au long des jours et des ans,
Je chante, je chante.
 
La chanson que je me chante
Elle est triste et gaie:
La vieille peine y sourit
Et la joie y pleure.
 
C’est la joie ivre et navrée
Des rameaux coupés,
Des rameaux en feuilles neuves
Qui ont chu dans l’eau;
 
C’est la danse du flocon
Qui tournoie et tombe,
Remonte, rêve et s’abîme
Au désert de neige;
 
C’est, dans un jardin d’été.
Le rire en pleurs d’un aveugle
Qui titube dans les fleurs;
 
C’est une rumeur de fête
Ou des Jeux d’enfants
Qu’on entend du cimetière.
 
C’est la chanson pour toujours,
Poignante et légère,
Qu’étreint mais n’étrangle pas
L’âpre loi du monde;
 
C’est la détresse éternelle,
C’est la volupté
D’aller comme un pèlerin
Plein de mort et plein d’amour!
 
Plein de mort et plein d’amour,
Je chante, je chante!
 
C’est ma chance et ma richesse
D’avoir dans mon coeur
Toujours brûlant et fidèle
Et prêt à jaillir;
 
Ce blanc rayon qui poudroie
Sur toute souffrance;
Ce cri de miséricorde
Sur chaque bonheur.
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

05:07 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

18/03/2014

La musique sur FB - 2073 F.Liszt

Franz Liszt

Hungarian Rhapsody No 19 in D minor, S 244

 

Giovanni Bellucci

merci à Maria Teresa DA


00:00 Écrit par Claude Amstutz dans Franz Liszt, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

17/03/2014

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

9782844850447.gifGiuseppe Tomasi di Lampedusa, Shakespeare (Allia, 2007)

Deux fois par semaine, l'auteur de ce chef d'oeuvre, le Guépard - en coll. Points/Seuil - prononçait chez lui, devant un public composé de jeunes gens, des leçons, principalement consacrées à la littérature anglaise. Cet opuscule relate celles consacrées à William Shakespeare. Elles fourmillent d'informations, d'angles de vue, de mises en perspective intéressantes. Le contraire d'une biographie classique ou d'une thèse universitaire. Le regard de l'écrivain y est accessible, plein d'humour, passionné. Il donne au grand dramaturge anglais un relief particulier, dans son effort à restituer une atmosphère et une matérialité du théâtre de cette époque. Bref, un compagnon idéal - il tient dans la poche intérieure d'un veston ou d'un sac à main - pour vous accompagner au spectacle d'une pièce de... Shakespeare, bien sûr!

00:38 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; essai; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

16/03/2014

La musique sur FB - 2072 F.Kreisler

Fritz Kreisler

Variations on a theme of Corelli

 

David Oïstrakh, Frida Bauer

pour Giulia L


00:23 Écrit par Claude Amstutz dans David Oïstrakh, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

15/03/2014

Morceaux choisis - Gesualdo Bufalino

Gesualdo Bufalino

1.jpg

Toi l'unique, toi vivante, toi l'eau
et l'air de mon existence
et toi complice véhémente de mort;
toi mon poing et mon étendard
contre les procédures obscures du destin;
toi mon grain, mon sein, mon sommeil,
feu d'hiver qui évente le nuage de nuit oblique
où habite l'Ourse;
toi l'unique et vivante,
toi le chant de l'orgue grave
et toi le cri de la chair lente
et toi la fleur et la nourriture,
toi ma pierre de touche et ma tiède tanière,
ma femme, ma femme,
toi l'unique, toi vivante... 
 

Gesualdo Bufalino, Le miel amer / édition bilingue (L'Amourier, 2006) 

traduit de l'italien par Renato Corona 

image: Nicolas de Staël, Paysage de Sicile / 1952 (laregledujeu.org)

14/03/2014

Musica présente - 94 François-René Duchable

François-René Duchable

pianiste français, né en 1952

*

Paul Dukas

Piano Sonata in E minor


 

02:06 Écrit par Claude Amstutz dans Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

13/03/2014

Sarah Hall

hall-sarah1.jpgSarah Hall, Comment peindre un homme mort (Bourgois, 2010)

 

Les moments de vrai bonheur en littérature, sans arrière-pensées ni idées préconçues, sont rares. Dominique Bourgois nous avait fait découvrir l’un des plus lumineux romans de l’année 2009 avec Lark et Termite de Jayne Ann Phillips, objet d’une critique dans le Passe Muraille no 79, en octobre dernier.

 

Aujourd’hui, avec Comment peindre un homme mort de Sarah Hall, elle peut se réjouir d’être une nouvelle fois à l’origine de l’une des publications les plus époustouflantes de la présente rentrée littéraire, car c’est bien d’un chef d’œuvre dont il est question ici.

 

Quatre personnages interviennent au cours de cette histoire qui s’étend sur trente ou quarante ans, construite avec beaucoup d’habileté et d’élégance, autour d’un thème central, l’art : son fragile équilibre entre la création et la – souvent – banalité du quotidien, puis son glissement progressif vers l’autre face des êtres ou des choses, la réalité intérieure.

 

Le récit de Giorgio, Le journal aux bouteilles, situé en Italie dans les années 70 – inspiré par le peintre Giorgio Morandi, selon l’auteur – est raconté à la première personne. Dans son atelier, proche de la mort, il se souvient de ses débuts difficiles dans la période ambiguë des années de guerre, des bouteilles qui représentent son thème artistique favori, ainsi que d’une de ses élèves, la fleuriste Annette Tambroni, atteinte d’une cécité irrémédiable. Il aspire à la paix intérieure, partagée avec les autres, visiteurs ou familiers : Otez votre main de votre poignet, votre tension n’a rien d’anormal, vous n’êtes pas au bord de l’accident. Prêtez donc l’oreille à ce pouls plus vaste, au mugissement du bétail, aux battements d’ailes contre le vent. La terre fait entendre des bruits sourds en se déplaçant et des bourgeons éclatent. Est-ce que vous les entendez ? Cette pulsation vous attend aussi là où vous vivez … 

 

A son tour, aujourd’hui totalement aveugle, capable de voir l’invisible, de déceler ce qui véhicule les corps et les âmes – les sources d’épanouissement ou les terreurs – mieux que ce que les yeux peuvent cerner, cette fleuriste intervient dans l’histoire en Italie et son récit, La vision divine d’AnnetteTambroni, se décline à la troisième personne. De même que Le fou sur lacolline, celui de Peter Caldicutt, sculpteur désormais célèbre, qui a entretenu dans sa jeunesse une brève correspondance avec Giorgio, qu’il admirait. Tombé dans l’interstice de deux blocs de pierre, de nos jours en Angleterre cette fois-ci, il croit sa dernière heure venue et se remémore les failles de sa vie. Il scrute l’obscurité mais ne voit rien. Il ne distingue pas même la silhouette des rochers ni le bord de la falaise. Il ne parvient pas à détecter les moindres petits mouvements dans les tunnels de roche, ceux que feraient des charognards en train de se rassembler. Il ne discerne ni ses mains, ni son corps, ni sa foutue jambe. Peut-être n’est-il plus là. Peter, Peter, où es-tu passé ? 

 

Enfin, en Angleterre également, résonne la voix de Suzie, la fille de Peter, dans La crise du miroir. Photographe de talent, elle vit un terrible traumatisme depuis la mort accidentelle de son frère jumeau Danny, et recherche dans une sexualité sans fard ni tabous, à refaire surface. Parfois tu avais l’impression d’être là où il se trouvait plutôt que là où tu te trouvais ou encore: Vivre magnifiquement et complètement, certaine d‘avoir triomphé dans cette vie ne t’intéresse pas. Tout ce que tu veux, c’est être toi-même, car l’identité qui jadis était tienne, a disparu

 

Son récit à la seconde personne est une invention de l’auteur vraiment originale qui se prête à merveille au personnage le plus bouleversant de ce livre, avec celui d’Annette Tamborini. Annette voit, à travers la pesante substance des maisons et le corps des arbres, qu’il y a derrière chacun une petite lueur, un tison qui palpite. Une émeraude brille à côté du cyprès, les nuages miroitent d’une luminescence de nacre. Les spirales de fer du portail renferment l’esprit orange de la fonderie. (…) ses frères possèdent chacun un cœur dans lequel l’amour s’épanouit comme une fleur écarlate

 

Roman choral, il capte l’attention dès les premières lignes, joue avec les apparences, la profondeur et l’interrogation du regard sur l’amour, le désir, la violence, la passion, le désespoir, la perte ou la mort, thèmes universels auxquels Sarah Hall a l’intelligence de ne pas imposer une (trop) juste réponse, mais au contraire suggère indirectement une réflexion chez le lecteur, la possible modification de son angle de vue sur le miroir, sur les autres.

 

Au centre de Comment peindre un homme mort, la quête identitaire et la douleur de la perte réunissent ces quatre personnages dont la destinée, progressivement, s’expose sous nos yeux à la vie, à la lumière, comme une nature morte en cours d’élaboration.

 

A l’art revient le dernier mot de ce récit, avec un texte deCennino d’Andrea Cennini, peintre du Moyen Age, extrait du Livre de l’art, livrant la dernière clef de ce roman exceptionnel : Son titre !

 

publié dans Le Passe Muraille no 81 - mars 2010

00:16 Écrit par Claude Amstutz dans Le Passe Muraille, Littérature étrangère, Sarah Hall | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

12/03/2014

Le poème de la semaine

Anne Perrier

Si j'étais la vallée profonde
Je vous cacherais dans mes fleuves
Si j'étais la mer
Je vous emporterais vers mes abîmes
Si j'étais le torrent
Je me jetterais en vous
Si j'étais le sentier
J'irais me coucher à vos pieds
Si j'étais la vigne et le vin
Je vous enivrerais toute la nuit
Si j'étais le blé mûr
Je vous couvrirais d'or
Si j'étais l'abeille de juin
Je vous butinerais le coeur
Si j'étais le lézard
Vous me trouveriez dans vos murs
Mais que suis-je?
Rien rien
Pour toujours ce visage en larmes
Blotti dans vos mains
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

11/03/2014

Morceaux choisis - Paul Valéry

Paul Valéry

1.jpg 

L’orage vient de finir, et cependant nous sommes inquiets, anxieux, comme si l’orage allait éclater. Presque toutes les choses humaines demeurent dans une terrible incertitude. Nous considérons ce qui a disparu, nous sommes presque détruits par ce qui est détruit; nous ne savons pas ce qui va naître, et nous pouvons raisonnablement le craindre. Nous espérons vaguement, nous redoutons précisément; nos craintes sont infiniment plus précises que nos espérances; nous confessons que la douceur de vivre est derrière nous, que l’abondance est derrière nous, mais le désarroi et le doute sont en nous et avec nous. Il n’y a pas de tête pensante si sagace, si instruite qu’on la suppose, qui puisse se flatter de dominer ce malaise, d’échapper à cette impression de ténèbres, de mesurer la durée probable de cette période de troubles dans les échanges vitaux de l’humanité.

Paul Valéry, Conférence / Zurich, 1924 (pro-europa.eu/fr)

11:11 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis, Paul Valéry | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

10/03/2014

La musique sur FB - 2071 J.M.Hotteterre

Jacques-Martin Hotteterre

Deuxième Suite de Pièces à deux dessus, Op 6

Extrait

 

Frank Theuns, Marc Hantaï


23:25 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |