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09/08/2013

Seth Greenland

 9782867464911.jpgSeth Greenland, Un patron modèle (Liana Levi, 2008)

Jusque-là sa vie était routinière, prévisible et rassurante. Un bon job, un modeste pavillon de banlieue, une gentille famille. Mais la mondialisation frappe à Los Angeles comme ailleurs et Marcus refuse d'assumer la direction de Wazoo Toys en Chine. Son compte en banque vire au rouge cramoisi tandis que la bar mitsvah de son fils approche. Sans compter les petits bobos d'une belle-mère à demeure. C'est alors que la mort de son frère mal-aimé semble le tirer d'affaire : Marcus hérite d'un pressing qui pourrait lui permettre de redresser la barre. Avec ce legs inespéré, il ne va pourtant pas retrouver la tranquillité, loin de là, car cette petite entreprise s'avère n'être qu'une façade pour une activité extrêmement lucrative mais tout à fait illégale...

Depuis Vous descendez de Nick Hornby je n’ai lu de roman plus drôle et original que celui-ci. Un vrai plaisir que de suivre les tribulations de Nathan, Jan et Marcus - devenu souteneur malgré lui - qui, d’une vie ordinaire et terne, basculent dans un univers inattendu et répréhensible… Quelques frayeurs nous font craindre le pire, mais cette histoire reste une comédie de mœurs suscitant le rire et la sympathie. La scène de la bar mitsvah est un morceau d’anthologie, de même que certaines trouvailles – les poules futées par exemple – fruits d’un humour décapant et légèrement décalé.

également disponible en en format de poche (coll. Piccolo/Liana Levi, 2011)

21:12 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer |  Facebook | | |

Musica présente - 77 Ian Bostridge

Ian Bostridge

ténor anglais, né en 1964

*

Franz Schubert

Lieder - with Julius Drake, piano

(Lied Eines Schiffers An Die Dioskuren, D.360; Nachtstück, D 672; Auf Der Donau, D 553; Abendstern, D 806; Auflösung, D 807; Geheimes, D 719; Versunken, D 715; Schäfers Klagelied, D 121;An Die Entfernte, D 765; Am Flusse; Willkommen Und Abschied, D 767;  Die Götter Griechenlands, D. 677; An Die Leier, D 746; Am See, D 746; Alinde, D 904; Wehmut, D 772; Uber Wildemann, D 884; Auf Der Riesenkoppe, D 611; Sei Mir Gegrüsst, D 741; Dass Sie Hier Gewesen, D 775; Der Geistertanz, D 494)

pour Jean-Luc L et Claude T


07:46 Écrit par Claude Amstutz dans Franz Schubert, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

08/08/2013

Morceaux choisis - Aurélia Lassaque

Aurélia Lassaque

VarginDace2.jpg

Nous creuserons de nouveaux sillons
que nous couvrirons de cendre.
Nous verrons mourir le vent qui charrie l'oubli.
J'aurai des pommes dans ma poche
volées à plus pauvre que moi.
Nous les pèlerons avec des épées.
Et avec les restes de nos rêves
nous en bâtirons d'autres
par-delà les feux
et la frontière du regard.
 

Aurélia Lassaque, dans: Pas d'ici, pas d'ailleurs - Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines / présentation et choix: Sabine Huynh, Andrée Lacelle, Angèle Paoli, Aurélie Tourniaire / préface: Déborah Heissler (Voix d'Encre, 2012)

image: Dace Liela, On the Beach / 2000 (regard-est.com)

07:44 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

07/08/2013

Vendanges tardives - De Schubert

Un abécédaire: S comme Schubert

marine.jpg

Ca ne prévient pas quand ça arrive, ça vient de loin... Comme un grain de sable qui s'est glissé dans l'enveloppe d'une nuit trop parfaite, trop sereine, trop claire; ou un objet familier qui n'est plus à sa juste place, comme un mauvais père; ou encore un souffle court qui t'étreint, non pas celui de l'angoisse ou de la désespérance, mais celui d'une appréhension accompagnant ce sentiment de déjà vu et qui semble fragiliser la petite cage de verre qui fait tinter ta petite horloge interne, comme aux jours maudits de ta jeunesse. Et là, d'un seul coup, tout ce qui t'entoure semble si loin, insupportable, étranger, sur le point de basculer dans le néant, de rejoindre le paradis des pierres, sans même que tu y comprennes quelque chose. Le mal de vivre?

Alors, dans ces moments-là, fugaces et imprévisibles, tu te retires dans ta chambre et plonges dans les sonates de Franz Schubert, ou mieux encore, dans ses Lieder, où tu retrouves à la fois l'obscurité et la lumière de ce que tu ne saurais exprimer ici, et qui te rapproche de ta propre énigme, de tes sensations vraies, de ton intériorité. C'est l'heure des larmes invisibles qui te permettent de retrouver - ni vu ni connu - le chemin juste, l'escalier sans contrefaçon, le désaveu de l'encre noire, le tremblement d'un horizon approximatif...

Et vois-tu Fred, à chacun ses fatigues incertaines, ses envols transitoires, ses pages blanches de mots - que nulle ombre n'envahit - sinon pour dire cet incroyable amour d'une terre peuplée de signes qui habitent ton coeur, incapable de les contenir ou les lire, derrière les volets clos...



image: Pascal Giroud, L'horiron (pgiroud.fr)

illustration musicale 1: Barbara, Le mal de vivre

illustration musicale 2: Franz Schubert, Winterreise, D 911: Ian Bostridge, Julius Drake

Le poème de la semaine

Philippe Jaccottet

Tournent les martinets dans les hauteurs de l'air:
plus haut encore tournent les astres invisibles.
Que le jour se retire aux extrêmités de la terre,
apparaîtront ces feux sur l'étendue de sombre sable...
 
Ainsi nous habitons un domaine
de mouvements et de distances:
ainsi le coeur va de l'arbre à l'oiseau,
de l'oiseau aux astres lointains,
de l'astre à son amour.
Ainsi l'amour dans la maison fermée s'accroît,
tourne et travaille,
serviteur des soucieux portant une lampe à la main.
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
 

06/08/2013

Jean-Luc Coatelem

littérature; voyages; livresJean-Luc Coatelem, La consolation des voyages (Grasset, 2004)

Ile de Robinson, Bretagne hantée, improbable Patagonie, rêveuses Marquises ou dédale d'un Pékin mystérieux... Et si la géographie était la plus belle des consolations? Bagages en main, l'écrivain-voyageur Jean-Luc Coatalem nous embarque au gré des latitudes pour un périple dans le temps, l'imaginaire, mais aussi les souvenirs et les lectures. Et parce que, chez lui, la géographie n'est pas qu'une affaire de cartes mais aussi un millefeuille de noms et de saveurs, chacune de ses escales livre son lot de rencontres et d'échos. Drôles, inattendues ou insolites, elles ont toutes quelque chose en commun. Appelons ça l'émotion du Grand Dehors! Ici, une troublante Goanaise, un surfer à Nice, des mutins tatoués, un cargo en rade à Valparaiso, là un hôtel oublié à Terre-Neuve, une Italienne sur les rives d'un lac. Une fugue qui, par cent chemins, ressemble à des retrouvailles. L'Ailleurs y a décidément le goût épicé du monde.

Retrouvez Paul Gauguin, Pierre Loti, Victor Segalen, Arthur Rimbaud ou Blaise Cendrars au fil de ces récits captivants qui réservent quelques surprises. Une bouffée d’air pur!

Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2006)

08:37 Écrit par Claude Amstutz dans Documents et témoignages, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; voyages; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

05/08/2013

La citation du jour

Andrée Chedid

citation; livres

Il est vital pour le poète de lever des échos, et de le savoir. Nul mieux que lui ne s'accorde aux solitudes; mais aussi, nul n'a plus besoin que sa terre soit visitée.

Andrée Chedid, Terre et poésie (GLM, 1956)

18:20 Écrit par Claude Amstutz dans Andrée Chedid, La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Rosetta Loy

9782226167286.gifRosetta Loy, Noir est l'arbre des souvenirs (Albin Michel 2005)

Là-haut, ils devaient se sentir les maîtres du monde. Personne ne pouvait les voir, entendre leurs voix et le grincement des planches sous l'étreinte des corps. Les mots qu'on murmure, et les autres, criés fort dans l'amour. Et leurs rires. Parce qu'ils étaient très jeunes, et ils ont bien dû rire aussi : peut-être comme ça, pour rien, juste pour le bonheur d'être ensemble.

Au cours de l’été 41, trois adolescents en vacances à Venise, savourent le bonheur de s’amuser, de rire, d’aimer et d’être ensemble, tout simplement. Rosetta Loy dépeint avec réalisme mais sans outrances le climat particulier d’une Italie qui bascule dans la guerre et se cherche de nouveaux repères. Un récit poignant.

 Egalement disponible au format de poche (Livre de poche/LGF, 2007)

07:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

03/08/2013

Morceaux choisis - René Char

René Char

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merci à Josette Simone A

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima? 

Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part. 

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse. 

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?



René Char, Allégeance, dans: Eloge d'une soupçonnée, précédé d'autres poèmes 1973-1987 (coll. Poésie/Gallimard, 2001)

Poème lu par René Char

image: meknessiiya.skyrock.com

11:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis, René Char | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Javier Tomeo

31603_1.jpgJavier Tomeo, La nuit du loup (Bourgois, 2013)

S'aventurer de nuit dans la lande espagnole peut se révéler dangereux. Macario a beau connaître le terrain, il a vite fait de se fouler une cheville et se retrouve bloqué dans un abribus, au bord d'un chemin désert, par un soir de pleine lune. Cependant, depuis la route s'élève une autre voix. Celle d'Ismael, confronté aux mêmes difficultés cinquante mètres plus loin: désarroi en miroir, blessure, tout est semblable et différent à la fois. Au milieu de cette nuit improbable, une discussion insolite et décalée se tisse peu à peu entre ces deux êtres égarés.

Ce roman à deux personnages - auxquels il faut ajouter un corbeau qui les observe et les interpelle avec ses croa, croa, croa! - ferait une excellente pièce de théâtre en un acte pour dévoiler l'univers absurde, un brin kafkaïen qui nous entoure ou nous habite, et si le propos semble parfois léger ou superficiel, ce n'est que pour mieux souligner l'isolement, l'indifférence, la solitude qui, à la faveur de circonstances baroques, occupe tout l'espace de nos (anti-) héros, emportés par un fou-rire qui ressemble à un grincement de dents. Un moment dans la vie de Macario et d'Ismael qui préfigure un peu le nôtre, moderne et vide de sens - moral, social, politique - qu'un flot ininterrompu de paroles, de cruautés ordinaires et de pirouettes voudraient bien faire oublier. La nuit du loup mérite d'être lu, et en dépit de ce qui précède, distille tous les ingrédients d'une comédie qui prête à sourire, comme un bouquet de fleurs incongru dont ne subsistera sans doute pas, une fois les choses revenues à leur place, le moindre souvenir...

07:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature espagnole, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |