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08/03/2013

Vendanges tardives - De Dominique

Un abécédaire - D comme Dominique

Dominique-Bourgois.jpg

Tout comme toi, Fred, il m'arrive souvent de vociférer contre les critiques de tous bords, cette intelligentsia de la pensée molle qui s'adapte avec habileté aux modes et aux auditoires, disposant dans ses colonnes les mêmes mots, à propos des mêmes livres, et au même moment! Mais, reconnais au moins que ces journalistes-là ou professionnels du sérail, on ne les lit jamais, et finalement, on perd notre temps à en parler... Je préfère quant à moi, raviver la flamme de ceux qui ont suivi leur musique intérieure, leur passion, leur curiosité et qui ont su, d'instinct semble-t-il, partager davantage que des écrivains: une manière de voir le monde, de s'ouvrir à lui. Je pense bien sûr à Alexandre Vialatte, Roger Nimier ou plus près de nous, Philippe Sollers et Jean-Louis Kuffer.

Parmi ces passeurs de culture et de savoir, capables de te faire voguer sur la mer au milieu des vignes ou remonter le temps derrière un bureau chaotique encombré de manuscrits et de photographies, je garde toujours une pensée émue pour Vladimir Dimitrijevic. Au cours de mes années d'apprentissage en librairie, je me souviens qu'à la fin de ses cours consacrés à la littérature russe, je me précipitais dans la librairie la plus proche pour acheter les oeuvres d'Anton Tchékhov, d'Alexandre Pouchkine ou de Vassili Grossman... Et pas plus tard que hier, comme au cours de nos rencontres des années précédentes, j'ai éprouvé ce même sentiment d'enthousiasme et de gratitude auprès de Dominique Bourgois, venue présenter à Lausanne, devant un parterre de libraires réjouis, les nouveautés de son catalogue.

Et c'est ainsi qu'à peine de retour à Genève, je me suis procuré Les fantômes de César Aira - traduit de l'argentin - et La nuit du loup de Javier Tomeo - traduit de l'espagnol - s'ajoutant à deux autres textes qui m'ont été offerts et que j'apprécie: La belle indifférence de Sarah Hall - nouvelles traduites de l'anglais - ainsi que le dernier roman - traduit de l'allemand - de mon compatriote Martin Suter, Le lemps, le temps, à paraître en mai de cette année. Je n'en dirai pas plus - n'insiste pas - car je consacrerai au moment voulu plusieurs Bloc-Notes à ces ouvrages.

J'ajoute que - actuellement - les quatre maisons d'édition les plus intéressantes à mes yeux reposent entre les mains de femmes. Outre Dominique Bourgois dont je viens de te parler, cette même vibration émotionnelle qui fait peu de compromis avec le climat ambiant, se retrouve aussi chez Anne-Marie Métailié, Fabienne Raphoz - éditions José Corti - et Liana Levi, produisant des écrits de qualité et un catalogue se démarquant des plus grandes usines à livres... La Journée de la Femme est donc aussi célébrée ici, à juste titre: symbole de qualité, de persévérance, de réussite. Et vois-tu, Fred, rien que de me remémorer ces rencontres au monde du livre et des idées - qui est aussi une insatiable quête de sens - voici que ma journée en est déjà toute embellie!

image 1: Dominique Bourgois (www.scuolalibraiuem.it)

image 2: Vladimir Dimitrijevic (www.zinoviev.ru)

Vladimir-Dimitrijevic.jpg

23/02/2013

Donna Leon

9782757819791_1_75.jpgDonna Leon, La femme au masque de chair (coll. Points/Seuil, 2013) 

Comme souvent dans les enquêtes de Brunetti, l'histoire démarre sur un rythme lent, celui du quotidien qui s'égrène de manière apparemment anodine, au fil d'une soirée chez les Falier, parents influents de son épouse Paola. Il y fait la connaissance de Franca Marinello, une femme bizarre au sourire défiguré et aux expressions indéchiffrables. Fascinante et cultivée - elle l'entretient des Géorgiques de Virgile et de Cicéron - elle est aussi l'épouse de Maurizio Cataldo, avec lequel le comte Orazio Falier hésite à s'associer. Tout naturellement, ce dernier demande à Guido de se renseigner discrètement sur ce personnage. Un travail routinier, sauf que Franca confie du bout des lèvres à notre commissaire quelques frayeurs liées aux affaires de son époux, et que dans la même semaine un transporteur routier est retrouvé assassiné!

Un lien existe-t-il entre les deux enquêtes? Vengeances, règlements de comptes, Mafia? La signorina Elettra et le sergent Vianello jouent à nouveau un rôle important dans cet épisode, mais en habile scénariste, Donna Leon y introduit de nouveaux protagonistes tels le major Guarino et Claudia Griffoni qui assiste Brunetti dans cette aventure. Enfin, Donatella Falier, par ses confidences, donne un éclairage particulier à cette plongée dans le monde de l'argent sale, du trafic des déchets et de la criminalité, suggérant à son beau-fils de ne pas se laisser égarer par les évidences... Et le sourire figé de Franca Marinello, quel secret y est donc enfoui? Vous le saurez dans les dernières pages de ce roman au dénouement tout à fait innatendu...

07:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; policier; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

29/12/2012

Mes 12 étoiles de la littérature 2012

Bloc-Notes, 29 décembre / Les Saules

littérature; musique; livres

C''est aujourd'hui un plaisir de revisiter les passions partagées autour de tant de livres découverts au fil de l'année: ceux qui m'ont ému, surpris, étonné; ceux qui m'ont enrichi; ceux qui m'ont distrait. Et cela sans souci de hiérarchie ou de genre.

Bien que parus fin 2011, les deux premiers volumes des Oeuvres complètes de Charles-Albert Cingria (L'Age d'Homme) ont largement mérité d'obtenir l'étoile d'or, car ils nourrissent mes moments de lecture au quotidien, depuis leur parution et sans jamais me lasser. De courts récits semblables à des esquisses de tableaux - Fribourg, Lausanne, Ouchy, Paris ou Ravenne - auxquels se mêlent un sens de l'observation, une réflexion personnelle sur le temps, l'histoire et l'auteur, non dénuée d'humour.

Si les onze titres suivants obtiennent le même rang - ex-aequo, avec une étoile d'argent - je suis heureux de poursuivre ce voyage rétrospectif avec deux autres auteurs suisses que sont Douna Loup et Jean-Louis Kuffer: le premier avec Les lignes de ta paume (Mercure de France), un récit à deux voix transposé du réel - qui est à la fois une traversée du siècle et une exploration pertinente sur la liberté qu'attise la création artistique, en l'occurence la peinture - servi par une écriture chatoyante à la frontière de la poésie; pour le second, ses Chemins de traverse - Lectures du monde 2000-2005 (Olivier Morattel) m'ont accompagné comme les écrits de Charles-Albert Cingria, à tout heure du jour et de la nuit, par sa célébration de la vie, de l'amour et des arts dont son auteur me comble par sa générosité, son humour et son regard libertaire sur le monde.

Parmi les romans, je choisis trois récits plutôt intimistes. Les impurs de Caroline Boidé (Serge Safran) est ainsi une agréable surprise - une histoire d'amour avec en toile de fond l'Algérie des années 50 - de même que Je suis la marquise de Carabas de Lucile Bordes (Liana Lévi) - une plongée dans l'histoire de sa famille, la saga du Grand Théâtre Pitou et leur monde qui s'éteint - sans oublier Marie-Hélène Lafon qui, avec Les pays (Buchet-Chastel), conte l'histoire d'une fille du Cantal qui monte à Paris pour entreprendre des études, apprivoise pas à pas la réalité fragile de la ville, sans pour autant renier ses tendres campagnes. 

Un seul roman policier - bien qu'il soit davantage que cela - m'a enchanté: Prison avec piscine (Liana Levi) de Luigi Carletti, situé à la Villa Magnolia, dans un quartier résidentiel de Rome, et dont le héros a été victime d'un accident de moto dans sa jeunesse, le laissant invalide, pour toujours. Une atmosphère typiquement italienne et une intrigue originale autour de ce personnage attachant qui, en pleine conscience déclenche un mécanisme mortel bien au-delà de ses projets.

Autre orientation avec Alphabets (L'Arpenteur) de Claudio Magris, regroupant environ 80 chroniques parues dans le Corriere della Sera, à propos de littérature, de philosophie, des périodes charnières de l'histoire. Avec lui, à chaque page j'apprends quelque chose, sans pesanteur, reliant mon petit monde à l'universel. La poésie n'est pas oubliée avec Où vont les arbres de Vénus Khoury-Ghata, que le grand public append enfin à connaître, par le biais de ce prix Goncourt de la Poésie 2012 tout à fait mérité! 

Enfin, comme vous l'avez remarqué, la musique occupe une place importante dans mes loisirs. Aussi, ce n'est pas un hasard si je retiens trois titres en relation avec elle. Les grands violonistes du XXe siècle / vol. 1: de Kreisler à Kremer, 1875-1947 (Buchet-Chastel) signé Alain Lompech, est un trésor inestimable qui comble mes lacunes d'autodidacte, en texte et musique: 16 heures d'écoute! Une étrange histoire d'amour de Luigi Guarnieri (Actes Sud) est en revanche un roman - un récit serait plus juste - autour de Johannes Brahms et les époux Clara et Robert Schumann: une immersion fascinante dans leur univers. Pour en finir avec ce rapide survol, Sauver Mozart - Le journal d'Otto J. Steiner (Actes Sud) de Raphaël Jérusalmy, m'a séduit par cette fiction pure autour d'une supercherie - un manuscrit retrouvé du compositeur - servant de prétexte à raviver la mémoire de disparus, en pleine seconde guerre mondiale.

Il n'y a pas, dans ce coup d'oeil dans le rétroviseur, d'étoiles de bronze qui représentent, dans mon imaginaire, de plaisantes lectures, mais dont le parfum s'est rapidement altéré...

Par la fonction Recherche sur La scie rêveuse - vous pouvez retrouver tous ces ouvrages auquels j'ai consacré quelques lignes ou davantage, ainsi que des extraits, tout au long de cette année.

Belles heures de lecture à tous! 

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image: girlparker.com

03/12/2012

Henning Mankell

littérature: roman; livresHenning Mankell, Le retour du professeur de danse (Seuil, 2006)

Décembre 1945. Dans l'Allemagne vaincue, un passager solitaire descend d'un avion militaire britannique et se rend à la prison de Hameln. Là, il procède à la pendaison de criminels de guerre nazis. Mais l'un d'eux a échappé à son sort. Octobre 1999, dans le nord de la Suède, Herbert Molin, un policier à la retraite, est torturé à mort. Dans sa maison isolée, les empreintes sur le parquet semblent indiquer que le tueur a esquissé un tango sanglant avec sa victime...

Revoici le grand Henning Mankell qui se démarque de ses précédentes intrigues policières, c’est-à-dire sans son héros fétiche, Kurt Wallander. Dans les arcanes de la peste brune apparaît un nouveau policier complexe et attachant, Stefan Lindman, âgé de 37 ans, atteint d’un cancer et confronté à son propre passé. Une réussite!

Egalement disponible en coll. Points (Seuil, 2008)

08:29 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

20/09/2012

Friedrich Dürrenmatt

9782253932529.gifFriedrich Dürrenmatt, La promesse (Coll. Livre de poche, 2002)

Roman noir qui conduit l’inspecteur Mathieu à enquêter sur le meurtre d’une jeune fille, Gritli Moser, retrouvée morte en forêt et à promettre à sa famille qu’il arrêtera le coupable. Un suspect est rapidement appréhendé. Au cours de son interrogatoire, il avoue son forfait, puis se pend dans sa cellule. Affaire classée? Mathieu, lui, est convaincu de son innocence. Il est ainsi entraîné dans une quête obsessionnelle aux confins de la folie qui ne lui laissera plus aucun répit. Pour honorer sa promesse... La fin du récit glace les os et le sang. Un pur chef d'oeuvre!

publié dans le supplément La bibliothèque idéale des vaudois / 24 Heures

16/08/2012

Au bar à Jules - De Simenon

Un abécédaire: S comme Simenon

Maigret FB.jpeg

Georges Simenon ressemble à un membre de ma famille. Il me semble l'avoir toujours côtoyé à travers les enquêtes du commissaire Maigret que je dévorais en vacances - haut comme trois pommes - sur les plages italiennes, puis les séries télévisées avec Jean Richard et Bruno Cremer, enfin les films tirés de son oeuvre, avec Albert Préjean, Pierre Renoir, Harry Baur, Jean Gabin et Charles Laughton.

Une autre raison de proximité est liée à mon père qui - autour de la cinquantaine - était surnommé Maigret, avec sa collection de pipes, son pas tranquille, et qui était bien plus à l'aise avec ses proches collaborateurs ou les ouvriers qu'avec la classe dirigeante de son entreprise dont pourtant il faisait partie. Un point de ressemblance avec SimenonClasses dirigeantes, gentilhommes, personnalités distinguées, classes sociales sont des mots que je hais depuis mon enfance, parce que depuis mon enfance je n'arrive pas à les comprendre. Ou plutôt je ne comprends que trop bien, que même en démocratie, chacun a son rang déterminé qui dépend surtout du bon vouloir du pouvoir.

Plus tard, je me suis passionné pour les autres romans de Simenon et films adaptés de ses livres, dont j'aimais les personnages souvent solitaires ou meurtris envers lesquels l'auteur semblait faire preuve - au contraire des nantis - d'une empathie toute particulière. Parmi les premières lectures, ce furent Le destin des Malou, La neige était sale, L'horloger d'Everton, Le rapport du gendarme et Les demoiselles de Concarneau. Tant d'autres, par la suite parmi lesquels deux titres éclairent l'homme Simenon - déjà présentés dans ces pages -, Pedigree et Les mémoires de Maigret.

A propos de son style si caractéristique, je me souviens d'avoir suivi une série d'entretiens radiophoniques sur France Culture, où Simenon expliquait que, si le lecteur était dès les premières lignes happé par l'intrigue romanesque, l'atmosphère, la progression dramatique, cela provenait de ses débuts d'écrivain dans la presse où il fallait d'emblée captiver et éveiller la curiosité de découvrir la suite du récit, le lendemain. Pas de verbiage inutile chez lui: Pendant l'écriture d'un livre, il s'agit que j'écrive aussi rapidement que possible en y pensant le moins possible, de façon à laisser travailler l'inconscient. Au fond, un roman que j'écrirais consciemment serait probablement très mauvais. Il ne faut pas que l'intelligence intervienne pendant l'écriture du roman.

Je ne me suis intéressé que tardivement à l'homme dont je voulais nuancer le portrait caricatural retenu par le grand public au cours de ses dernières années. Deux images en disent long sur ce vrai Simenon qui transparaît dans ses écrits: L'important, à mes yeux, c'est que je ne suis jamais devenu une grande personne et que mes réactions soient les mêmes que lorsque j'avais moins de quinze ou seize ans. A soixante-dix ans j'agis, je pense, et me comporte comme l'enfant d'Outremeuse.

Et, ailleurs: Si dans mes romans je prends des hommes très quelconques, c'est que pour moi ils représentent davantage l'homme qu'un normalien, un général, un dictateur, un savant, un génie quelconque. Et si mes personnages ratent, c'est que l'homme rate, fatalement. C'est même à mes yeux, le seul drame: la disproportion entre ce que l'homme voudrait, pourrait être, entre ses aspirations et ses possibilités.

Au coeur de l'humain, l'ami Simenon!

Michel Lemoine,  Simenon - Ecrire l'homme (coll. Découvertes/Gallimard, 2003)

Pierre Assouline, Simenon (coll. Folio/Gallimard, 1996)

27/07/2012

Sean Burke

9782743616298.gifSean Burke, Au bout des docks (Rivages, 2007)

 

Un matin de Pâques, dans le quartier des docks de Cardiff, le pharmacien Jack Farissey se réveille dans une arrière-boutique sur une bâche en plastique, aux côtés de son ami d'enfance, le musicien Jess Simmonds. Couverts de sang, abrutis par la drogue et l'alcool, ils n'ont aucun souvenir de ce qu'ils ont pu faire la veille. Mais le quartier est en ébullition : la prostituée Christina Villers a été sauvagement assassinée dans un appartement sordide. Heureusement pour Jack et Jess, la police a deux suspects idéaux : les frères Baja, caïds de la pègre locale contre lesquels avait témoigné la victime. Commence alors pour Jack une odyssée hallucinée, un voyage au cœur des ténèbres: celles de la nuit, de la drogue et de l'alcool, mais aussi celles de son passé, de tout ce qu'il partageait avec Jess, à commencer par Victoria, la femme qu'ils ont tous deux aimée et qui attend aujourd'hui un enfant.


Ce roman noir nous entraîne dans le monde de Jack, Jess et Victoria, qui tentent de survivre tant bien que mal dans un univers halluciné en pleine mutation où se débattent comme des fantômes les marginaux, les ratés, les laissés-pour-compte de toute sorte dont personne n’a cure. Un faux thriller lyrique et désespéré.

 

Egalement disponible en coll. de poche (Rivages/Noir, 2010)

01:22 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

17/07/2012

Patricia Highsmith

creatureve.jpgPatricia Highsmith, Une créature de rêve (Calmann-Levy, 1994)


Quand la beauté et la personnalité exercent une irrésistible fascination, il arrive que les passions se déchaînent, les haines, les frustrations, les doutes aussi. Un faux roman policier, atypique, génial avec un personnage fascinant, Elsie, la vingtaine, serveuse de bar qui ne laisse indifférents ni les hommes ni les femmes, incarne le rêve, le trouble ou le péché auprès des habitués qu’elle côtoie. Que ce soit auprès de Ralph - un protecteur puritain qui l'observe en promenant son chien - ou le couple bourgeois moderne des Sutherland - Jack, Natalia et leur fille Amelia - tous tomberont sous son charme, d'une manière ou d'une autre. L'amour peut-il détruire celui ou celle qui aime? Et la félicité voulue, consentie, ardemment désirée, peut-elle être obscurcie par cette fragilité dangereuse des sentiments qui bouscule les valeurs, fait voler en éclat les certitudes et engendre la peur? L’un des romans les plus poignants de Patricia Highsmith.


Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2004)

 


00:25 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

14/07/2012

Stef Penney

9782714443304.gifStef Penney, La tendresse des loups (Belfond, 2008)

 

Vous n’oublierez pas de sitôt cet étonnant roman qui vous emmènera au nord du Canada, entre Horseshoe Bay et Vancouver, dans le petit village de Caufield, au milieu du siècle dernier. Un crime atroce y est commis, mais dans la traque de l’assassin, vous découvrirez que la peur qui s’empare des protagonistes n’est pas provoquée par la nature sauvage, capricieuse ou indomptable, mais tient au cœur des hommes, plus terrible que les jeunes loups qui, de loin, observent leur manège… Une magnifique écriture pour cette histoire qui mélange les genres. Vous y trouverez les ingrédients du récit d’aventure – les descriptions des paysages sont extraordinaires – mais aussi ceux de la romance et d’un suspense qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page. Beaucoup de personnages croiseront votre route et même si parfois leur apparition est fugitive, ils font vivre les régions traversées, témoins du temps qui passe, insufflant ainsi une atmosphère encore plus captivante à ce petit chef d’œuvre !


Egalement disponible en coll. 10/18 (UGE, 2010)

03:57 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

10/07/2012

Pierre Magnan

Pierre Magnan.jpgPierre Magnan, Elégie pour Laviolette - Une enquête du commissaire Laviolette (coll. Folio Policier/Gallimard, 2012)

Je l’aime décidément beaucoup, ce commissaire Laviolette: émouvant, drôle, érudit, malicieux, fin limier de surcroît. Aucune de ses enquêtes tortueuses à souhait - situées au pays de Giono en Provence – ne m’a déçu à ce jour et cette dernière pas davantage, dans laquelle un cimetière joue une nouvelle fois un rôle déterminant… Laissé pour mort dans un précédent roman - Le parme convient à Laviolette - le nez dans une touffe de thym, et baignant dans une mare de sang, guéri de ses sept impacts de chevrotine dans le dos, il est chargé d’une nouvelle enquête: la routine, soi-disant, comme l’affirme le conseiller Honnoraty. Presque rien, en somme: un homme vient de mourir à l’hôpital de Gap, et les neveux spoliés portent plainte pour captation d’héritage. Le coup classique, quoi! Pas de quoi fouetter un chat. On a même demandé une autopsie et ça n’a rien donné: la mort est naturelle. Deux détails pourtant: la veuve avait célébré ses noces avec le mourant quatre jours auparavant en évinçant la maîtresse en titre, et on avait trouvé sur les mains de la victime d’abondantes traces de talc….C’est ainsi que Laviolette et le juge Chabrand se retrouvent pour l’enterrement à  La Roque-du-Champsaur...

Une agréable lecture de vacances, qui clôt le cycle de Laviolette. Si vous n'en avez jamais lu, suivez ses enquêtes dans l'ordre chronologique: toutes disponibles dans la même collection de poche. C'est mieux!

Pierre Magnan nous a quittés au mois de mai 2012...

08:34 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; policier; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |