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14/04/2014

Musica présente - 96 Alfred Deller

Alfred Deller

contreténor et musicologue britannique, 1912 - 1979

*

John Dowland 

Luth Songs

(with Robert Spencer)

pour Claude V


00:06 Écrit par Claude Amstutz dans Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

13/04/2014

Fabio Geda

littérature; récit; livresFabio Geda, Dans la mer il y a des crocodiles - l'histoire vraie d'Enaiatollah Akbari (coll. Piccolo/Liana Levi, 2012)

Enaiatollah Akbari, âgé de dix ans à peine, est né dans la province de Ghazni, au sud-est de l'Afghanistan. Il est hazara, une ethnie méprisée et souvent réduite à l'esclavage tant par les talibans que les patchounes. Son père est mort. Sa famille - comme bien d'autres - connaît l'oppression, la sueur et les larmes, mais surtout la peur face à la violence et aux menaces qui les entourent. Un jour - la plus terrible des preuves d'amour - sa mère, fuyant leur maison de Nava, l'abandonne à Quetta, un village pakistanais non loin de la frontière afghane, avec trois commandements pour tout bagage: Ne pas prendre de drogues, ne pas utiliser d'armes, ne pas voler.

Commence alors pour Enaiatollah Akbari un périple de cinq ans, le conduisant du Pakistan à l'Italie, en passant par l'Iran, la Turquie, la Grèce. Un voyage long, dangereux, à haut risque. Il apprend à se débrouiller pour survivre et même s'il côtoie l'horreur ou la misère, son regard toujours tourné vers l'avenir reste sensible à la beauté des sentiments - qui lui sera marquée à certaines heures en raison de sa bonne éducation, de sa politesse, de son habileté - traduite par un sourire de gratitude qui ne le quitte jamais.  

Ce livre est le récit de son incroyable aventure, transcrite par Fabio Geda avec un souci de coller au plus près de sa vérité, non sans nous partager une oeuvre littéraire à part entière. Si son odyssée racontée avec naturel et simplicité nous touche tant, c'est qu'elle transpire de l'empathie de son auteur, lui-même éducateur depuis une dizaine d'années auprès de mineurs immigrés à Turin et qui ne nourrit d'autre souci que de décliner une histoire dont il ne se veut que le témoin. Mais au-delà de ces fragments de vie que nous expose Enaiatollah Akbari, ce livre nous sensibilise aux réalités de l'immigration - le trafic des êtres humains, les coups qui pèsent sur les clandestins, la fuite par nécessité - dont Dans la mer il y a des crocodiles montre avec une douce ironie qu'elle n'est ni noire, ni blanche.

Aujourd'hui, notre jeune rescapé a 22 ans, un permis de séjour depuis 2007, étudie, profite enfin d'une vie bien à lui, a des amis et parle l'italien comme un turinois! Dans le dernier chapitre du livre - l'un des plus émouvants que je vous laisse découvrir - vous verrez qu'il renoue avec les siens. Il rêve de repartir en Afghanistan pour s'y rendre utile ou devenir - en Italie - le porte-parole de sa communauté, nous dit Fabio Geda. Une belle leçon de vie qui n'occulte malheureusement pas l'aventure d'autres enfants semblables à lui qui ont fait le voyage avec la même détermination, mais qui n'ont survécu à l'enfer. Ce livre est aussi la trace de leur histoire, transparente, invisible, engloutie dans le ventre des baleines ou des crocodiles... 

Du même auteur ont paru trois autres livres: Pendant le reste du voyage, j'ai tiré sur les indiens (coll. Piccolo/Liana Levi, 2011), La séquence des gestes (Gaïa, 2011) et Le dernier été du siècle (Albin Michel, 2014).

12/04/2014

La musique sur FB - 2083 F.Chopin

Frédéric Chopin

Boléro, Op 19

 

Vladimir Ashkenazy


08:55 Écrit par Claude Amstutz dans Frédéric Chopin, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

La citation du jour

Fernando Pessoa

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J'entends passer le vent, et je trouve que rien que pour entendre passer le vent, il vaut la peine d'être né. 

Fernando Pessoa, Le gardeur de troupeaux - suivi de: Poésies d'Alvaro de Campos (coll. Poésie/Gallimard, 1987)

image: laplumediroise.superforum.fr.over-blog.com

08:22 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

11/04/2014

La musique sur FB - 2082 J.S.Bach

Jean Sébastien Bach

Violin Sonata No.1 in G minor, BWV 1001

I. Adagio

 

Maria Cantagrill

merci à Romain H


00:00 Écrit par Claude Amstutz dans Jean Sébastien Bach, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

10/04/2014

Morceaux choisis - François Beaune

François Beaune

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Il commence à faire frais au pied des Alpes, mais dans un beau soleil. Un pays de cocagne de Haute-Provence, les mannequins ont sorti leurs moignons de métal vibrants, des prolongements de bras pour gratter les olives. C'est l'heure de la cueillette. Les pommiers eux hibernent sous la moustiquaire antigel. Toute la vallée de la Durance asséchée, qui n'est plus le fléau de personne, profite du ciel uni. Je crois qu'aujourd'hui même le dernier des anxieux se sentirait en paix sur ce chemin de pierres. Je suis en train de me fondre je sens, de faire partie du décor, de m'installer dans cet arrière-pays de Méditerranée.

Je grimpe le raidillon. La terre qui devait hier être en boue a été griffée, sculptée par les sabots des moutons. Elle fait penser à une écorce d'arbre. Les empreintes sont profondes et similaires, une nouvelle écriture d'un brun assez clair, foncé par l'ombre des jeunes chênes bordant le sommet de la colline. J'évite de marcher sur ses phrases, de peur de faire dévier le sens. J'imagine un troupeau, cette machine à mille doigts escaladant la pluie. Mais il ne s'agit pas d'imaginer, il s'agit d'accepter l'inspiration des bêtes, abstraite et éphémère. Pour comprendre ça, il n'y a rien à lire.

Sur la tortille du canal, entre Manosque et Foix, je retrouve Suzanne, emmitouflée dans ses couches de châles, car elle craint le vent. A son âge avancé, elle aime autant se promener que moi, on se croise souvent. Cette fois elle se rend à Manosque pour voir son avocat, car elle est en bisbille avec une parente de George Brassens, qui lui loue une petite maison dans les collines, mais cherche à se débarrasser d'elle pour des histoires d'impayés. Suzanne, depuis qu'elle a quitté Paris après de nombreuses années à faire la secrétaire dans différentes boîtes privées, vit le plus souvent en ermitage, selon les places disponibles. 

Un chien nous rejoint. Elle me raconte comment les chiens la suivent, comme elle les attire. Pour elle les chiens ont une âme, pas la même que la nôtre, mais une âme tout de même. Quand on regarde dans leurs yeux on peut voir leur bonté, leurs malheurs, leur peur ou leur envie de mourir. Rien à craindre d'elle, par exemple, me dit-elle en caressant la vieille chienne qui se frotte à mon pantalon.

François Beaune, Manosque le 15 novembre 2011, dans: La lune dans le puits - Des histoires vraies de Méditerranée (Verticales, 2013)

image: Place de la Mairie, Manosque / France (la.fenetre.pagesperso-orange.fr)

15:47 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récits; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

09/04/2014

Le poème de la semaine

Andrée Chedid

Par les jardins de la terre,
Par les fontaines du seul amour,
Par le blé et le liseron,
Par l'élan et le roitelet,
Par ma jeunesse tant promise,
Par l'ami retrouvé,
Par tous les mots que je veux dire,
Par les mortels que j'aimerai:
Que je vive, ah! que je vive
Encore un espace de ce temps,
De ce temps qui nous est compté.
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

08/04/2014

La musique sur FB - 2081 F.Busoni

Ferrucio Busoni

Concerto per pianoforte e orchestra, con coro maschile, in do maggiore, Op 39

 

David Lively

Herrenchor des Freiburger Vokalensemble

Sinfonieorchester des Südwestfunk Baden-Baden

Michael Gielen


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07/04/2014

Morceaux choisis - Susan Sontag

Susan Sontag

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Installés devant nos petits écrans - de télévision, d'ordinateur, de téléphone portable - nous avons la possibilité de surfer d'une image à l'autre et d'accéder aux comptes rendus sommaires des désastres infligés au monde. On a l'impression que le nombre de ces nouvelles est plus important que dans le passé. C'est sans doute une illusion. La différence, c'est que les nouvelles se diffusent partout. Et que certaines souffrances présentent en elles-mêmes beaucoup plus d'intérêt pour le public (étant donné qu'il faut admettre l'existence d'un public pour la souffrance) que d'autres. Que l'actualité relative à la guerre fasse aujourd'hui l'objet d'une diffusion mondiale ne signifie pas que la capacité à réfléchir aux souffrances des gens éloignés ait augmenté dans des proportions significatives. Dans la vie moderne - une vie dispensant une surabondance de choses auxquelles nous sommes invités à prêter attention -, il paraît normal que nous nous détournions des images qui nous indisposent. Un nombre encore plus grand de spectateurs changeraient de chaîne si les médias consacraient plus de temps aux détails de la souffrance humaine induite par la guerre et les autres infamies. Mais il n'est sans doute pas vrai que les gens réagissent moins.

Que nous ne soyons pas totalement transformés, que nous puissions nous détourner, tourner la page, changer de chaîne, ne porte pas atteinte à la valeur éthique de l'assaut produit par les images. Il n'y a nulle déficience dans le fait de n'être pas marqué au fer rouge, de ne pas souffrir assez, lorsqu'on voit ces images. Et la photographie n'est pas censée remédier à notre ignorance quant à l'histoire et aux causes de la souffrance qu'elle choisit de cadrer. Ces images ne peuvent guère faire plus que nous inviter à prêter attention, à réfléchir, à apprendre, à examiner les rationalisations par lesquelles les pouvoirs établis justifient la souffrance massive. A qui doit-on ce que l'image montre? Qui est responsable? Est-ce excusable? Est-ce inévitable? Y a-t-il un état des choses que nous avons accepté jusqu'à présent et qu'il faille désormais contester? Tout cela assorti de la conscience que l'indignation morale, pas plus que la compassion, ne peut nous dicter une manière d'agir.

La frustration que l'on éprouve de ne rien pouvoir faire à ce que les images montrent peut se traduire en une accusation contre l'indécence qu'il y a à regarder ces images, ou l'indécence des procédés employés pour les diffuser - qui les font volontiers voisiner avec des publicités pour crèmes hydratantes, antalgiques ou monospaces. Si nous pouvions faire quelque chose face à ce que les images montrent, nous ne nous sentirions peut-être pas aussi concernés par ces questions.

Susan Sontag, Devant la douleur des autres (Bourgois, 2013)

traduit de l'anglais par Fabienne Durand-Bogaert

09:19 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

06/04/2014

La musique sur FB - 2080 C.Schumann

Camillo Schumann

Sonata No 1 for Cello and Piano in G minor, Op 59

 

Maria Kliegel, Francesco Piemontesi 

merci à Christiane LP


03:47 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |