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19/03/2014

Le poème de la semaine

Charles Vildrac

Au long des jours et des ans,
Je chante, je chante.
 
La chanson que je me chante
Elle est triste et gaie:
La vieille peine y sourit
Et la joie y pleure.
 
C’est la joie ivre et navrée
Des rameaux coupés,
Des rameaux en feuilles neuves
Qui ont chu dans l’eau;
 
C’est la danse du flocon
Qui tournoie et tombe,
Remonte, rêve et s’abîme
Au désert de neige;
 
C’est, dans un jardin d’été.
Le rire en pleurs d’un aveugle
Qui titube dans les fleurs;
 
C’est une rumeur de fête
Ou des Jeux d’enfants
Qu’on entend du cimetière.
 
C’est la chanson pour toujours,
Poignante et légère,
Qu’étreint mais n’étrangle pas
L’âpre loi du monde;
 
C’est la détresse éternelle,
C’est la volupté
D’aller comme un pèlerin
Plein de mort et plein d’amour!
 
Plein de mort et plein d’amour,
Je chante, je chante!
 
C’est ma chance et ma richesse
D’avoir dans mon coeur
Toujours brûlant et fidèle
Et prêt à jaillir;
 
Ce blanc rayon qui poudroie
Sur toute souffrance;
Ce cri de miséricorde
Sur chaque bonheur.
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

05:07 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

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