17/07/2012
Lire les classiques - Charles Baudelaire 1b
Charles Baudelaire
Si toutes les poèmes de Baudelaire supportent mal une mise en musique, celle-ci, signée Léo Ferré, est en revanche une réussite...
23:24 Écrit par Claude Amstutz dans Chansons inoubliables, Charles Baudelaire, Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; poésie; chanson; variétés | | Imprimer | Facebook |
01/05/2011
Lettre à ma fille
Bloc-Notes, 1er mai / Les Saules
pour Catherine P et Jean-Pierre O
Les paroles des albums de Fabien Marsaud - alias Grand Corps Malade - sont parfois a cappella mais elles sont, globalement, accompagnées d'une mélodie minimaliste en arrière-plan qui souligne le texte; texte qui est dit et non chanté. écrit toujours sans musique. Celle-ci est toujours créée après, en fonction des textes.
En voici un exemple tout à fait bouleversant intitulé Lettre à ma fille: Une lettre qui résonne au-delà des frontières, celles des contours d'un pays, d'une religion, d'une langue, d'un coeur... ces frontières extrêmes du langage, où la parole est la demeure de l'être, comme le dit si bien Hector Bianciotti.
La vidéo ci-dessous est suivie du texte écrit, si cela vous intéresse... Beau dimanche à tous!
Comme tous les matins, tu es passée devant ce miroir, ajuster ce voile sur tes cheveux, qui devra tenir jusqu'à ce soir; tu m'as dit au revoir d'un regard, avant de quitter la maison; le bus t'emmène à la fac, où tu te construis un horizon.
Je suis resté immobile, j'ai pensé très fort à toi; réalisant la joie immense de te voir vivre sous mon toit; c'est vrai, je ne te l'ai jamais dit - ni trop fort, ni tout bas - mais tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.
Je t'ai élevée de mon mieux, et j'ai toujours fait attention à perpétuer les règles, à respecter la tradition; comme l'ont fait mes parents (crois-moi sans riposter), comme le font tous ces hommes que je croise à la mosquée.
Je t'ai élevée de mon mieux comme le font tous les nôtres mais était-ce pour ton bien ouu pour faire comme les autres? Tous ces doutes qui apparaissent et cette question affreuse: c'est moi qui t'ai élevée, mais es-tu seulement « heureuse »?
Je sais que je suis sévère, et nombreux sont les interdits: tu rentres tout de suite après l'école et ne sors jamais le samedi; mais plus ça va et moins j'arrive à effacer cette pensée: Tu songes à quoi dans ta chambre, quand tes amis vont danser?
Tout le monde est fier de toi, tu as toujours été une bonne élève; mais a-t-on vu assez souvent un vrai sourire sur tes lèvres? Tout ça je me le demande, mais jamais en face de toi; tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.
Et si on décidait que tous les bien-pensants se taisent? Si pour un temps on oubliait ces convenances qui nous pèsent? Si pour une fois tu avais le droit de faire ce que tu veux, si pour une fois tu allais danser en lâchant tes cheveux?
Je veux que tu cries, et que tu chantes à la face du monde! Je veux que tu laisses s'épanouir tous ces plaisirs qui t'inondent; je veux que tu sortes, je veux que tu ries, je veux que tu parles d'amour; je veux que tu aies le droit d'avoir vingt ans, au moins pour quelques jours.
Il m'a fallu du courage pour te livrer mes sentiments, mais si j'écris cette lettre, c'est pour que tu saches, simplement, que je t'aime comme un fou, même si tu ne le vois pas; tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.
texte: Grand Corps Malade
Interprète: Idir
Album: La France des Couleurs
Label: SMI
Sources: Wikipédia
00:58 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Chansons inoubliables, Littérature francophone, Rosebud | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; chanson; variétés | | Imprimer | Facebook |