31/12/2010
Ma plus belle histoire d'amour
Bloc-Notes, 31 décembre / Les Saules
Avec beaucoup de tendresse, de simplicité et de gratitude, mes meilleurs voeux de bonheur pour l'année 2011, à vous, amis fidèles et souvent invisibles qui visitez souvent le blog de La scie rêveuse - vous êtes plus d'une centaine par jour! - déposant vos commentaires, impressions ou souvenirs, ici ou sur Facebook. A vous donc, pour ce dernier jour de l'année, je dédicace cette magnifique chanson de Barbara, Ma plus belle histoire d'amour c'est vous ...
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Barbara, Bloc-Notes, Chansons inoubliables | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : musique; variété | | Imprimer | Facebook |
30/12/2010
Steven Carroll
Steven Carroll, Le temps qu'il nous a fallu (Phébus, 2009)
Vous souvenez-vous de L’art de conduire sa machine et Un long adieu, cette bouleversante chronique familiale des années 50, située dans les faubourgs de Melbourne ? Avec ce dernier volet, elle s’achève dans les années 70. Nous y retrouvons Vic, Rita et Michael. Une nouvelle fois, vous tomberez sous le charme de ces gens ordinaires. Célébration mélancolique de la mémoire qui s’épanche à travers l’évocation sensible du quotidien, ce roman est aussi le témoin ironique du temps qui passe et d’un monde qui change. Eblouissant !
00:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Steven Carroll | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
29/12/2010
Le poème de la semaine
René-Guy Cadou
Je t’attendrai Hélène
A travers les prairies
A travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid
Tu es de tous les jours
L’inquiète la dormante.
Sur mes yeux
Tes deux mains sont des barques errantes
A ce front transparent
On reconnaît l’été
Et lorsqu’il suffit de savoir ton passé
Les herbes les gibiers les fleuves me répondent
Sans jamais t’avoir jamais vue
Je t’appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s’ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l’auberge
Aux portes des villages
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
28/12/2010
Steven Carroll
Steven Carroll, Un long adieu (Phébus, 2006)
Steven Carroll signait avec De l’art de conduire sa machine un chef d’œuvre. Il nous revient ici, avec certains personnages déjà présents dans son précédent ouvrage : Rita et Vic, le conducteur de train du premier livre, ainsi que leur fils Michael aujourd’hui fasciné par le cricket, une véritable ligne de défense selon son auteur. Photographie en sépia d’une banlieue paisible après la guerre avec son atmosphère communicative – un mélange de compassion et de mélancolie - qui s’ouvre aux résonances du monde.
00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Steven Carroll | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
27/12/2010
Steven Carroll
Steven Carroll, De l'art de conduire sa machine (Phébus, 2005)
Tout l’art de Steven Carroll consiste à nous faire partager le destin de personnages simples aux émotions brutes, contenues, violentes parfois, dans une langue précise où une économie verbale rend l’émotion plus intense encore. Situé dans une banlieue de Melbourne, nous suivons, à travers la fin des locomotives à vapeur des années 50, un monde entraîné dans la modernité, bousculant les rêves de Rita, Vic et Michael - les héros du livre - noyant les repères des uns et des autres, sans réduire à néant, malgré tout, leur instinct de survie. La fin du roman arrache les larmes, et c’est bien rare. Un des chef d'oeuvres de la décennie!
00:53 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Steven Carroll | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
25/12/2010
Amour et silence
Que ce temps des fêtes vous apporte à toutes et à tous joie, douceur, lumière, paix et réconfort! Avec le concours de Dinu Lipatti interprétant le Choral Jesus bleibet meine Freude de Jean-Sébastien Bach, extrait de la Cantate Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 147.
01:23 Écrit par Claude Amstutz dans Jean Sébastien Bach, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
24/12/2010
Conte de Noël 5/5
Artaban, le quatrième roi mage (cinquième partie) par Henry Van Dyke
Pendant qu'il réfléchissait, des soldats macédoniens franchissaient la porte de Damas, traînant une jeune fille à la robe déchirée et aux cheveux en désordre . Soudain, la jeune fille échappa à ses gardiens et vint se jeter aux pieds d'Artaban. "Pitié, pleura-t-elle, je suis de ton pays, je suis une fille de la vraie religion enseignée par les mages, mon père était négociant mais il est mort et pour payer ses dettes, j'ai été vendue comme esclave. Sauve-moi de ce sort pire que la mort !".
A nouveau, le vieux conflit ressurgit dans l'âme d'Artaban : par deux fois, le cadeau qu'il avait réservé à Dieu avait été dépensé au service de l'humanité. Cette troisième épreuve le mettait face à un choix irrévocable.
Il sortit la perle de sa cachette et la regarda : elle ne lui avait jamais paru aussi brillante . Une seule chose est sûre, se dit-il, sauver cette fille de son triste sort serait un acte d'amour vrai, et l'amour n'est-il pas la lumière de l'âme ?
"Voici ta rançon, c'est le dernier de mes trésors, je l'avais gardé pour toi", dit-il en tendant la perle à la fille.
Le ciel devint de plus en plus sombre, la terre se mit à trembler, les murs des maisons balançaient d'avant en arrière et des blocs de pierre se détachaient des murs s'écrasant au sol dans des nuages de poussière. Les soldats s'enfuyaient dans tous les sens, terrorisés, tournoyant comme des hommes ivres. Artaban et la fille qu'il avait sauvé se tapirent au pied du mur du prétoire.
La terre tremblait de plus belle, une lourde tuile tomba du toit et se brisa sur le crâne d'Artaban. Chancelant, le vieil homme revit défiler sa vie, il avait donné le dernier présent qu'il gardait pour le roi, il avait perdu tout espoir de le trouver, sa recherche avait échoué... Pourtant il se sentait étrangement bien, car il avait fait de son mieux jour après jour.
Sa tête reposait sur l'épaule de la jeune fille, le sang s'écoulait lentement de sa blessure. La fille entendit une petite voix, un murmure, comme une lointaine musique dont la mélodie serait claire, mais les paroles inaudibles... La fille se retourna mais ne vit personne.
Alors, des lèvres du vieil homme s'échappèrent quelques mots en langue Parthe : "Mais quand t'ai-je vu affamé et t'ai-je donné à manger ? Quant t'ai-je vu assoiffé et t'ai-je donné à boire ? Quand t'ai-je vu nu et t'ai-je donné des vêtements ? Quand t'ai-je vu malade ou en prison et suis-je venu vers toi ? Je t'ai cherché pendant trente-trois ans et je n'ai jamais vu ton visage, mon Roi"
La petite voix se fit à nouveau entendre, plus clairement, cette fois. "En vérité, je te le dis, tout ce que tu as fait aux plus petits de mes frères, c'est à moi que tu l'as fait"
Un rayon lumineux éclaira le visage d'Artaban, comme le premier rayon de l'aube sur une montagne enneigée et un long soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres.
Son voyage était fini, ses trésors avaient été acceptés, le quatrième mage avait trouvé le Roi.
d'après "The other wise man" de Henry Van Dyke.
sources: http://club-vla-noel.voila.net/page2.html
00:52 Écrit par Claude Amstutz dans Contes, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; contes; livres | | Imprimer | Facebook |
23/12/2010
Conte de Noël 4/5
Artaban, le quatrième roi mage (quatrième partie) par Henry Van Dyke
Artaban s'en alla donc vers l'Égypte, y cherchant sans relâche la famille qui avait quitté Bethléem. On le vit à Héliopolis, sous le feuillage du sycomore sacré, on le vit au pied des murs de la forteresse romaine de la Nouvelle Babylone, sur les bord du Nil… Mais la piste disparut peu à peu comme les empreintes de pas sur le sable...
Artaban se rendit alors près des pyramides pour chercher la signification de sa quête dans le regard impassible du sphinx : devrait-il errer éternellement à la poursuite d'une énigme sans réponse ou pouvait-il encore espérer ?
Plus tard, on le vit chez un rabbin hébreu d'Alexandrie. L'homme vénérable lui révéla les prophéties d'Israël et lui lut les passages parlant des souffrances de ce messie promis, rejeté par les hommes. "Souviens-toi, fils, lui dit le vieux rabbin, le roi que tu cherches ne se trouve pas dans un palais parmi les riches et les puissants. Si la lumière du monde et la gloire d'Israël avaient dû apparaître avec puissance dans la splendeur du monde, elle serait apparue depuis longtemps : aucun fils d'Abraham ne pourra jamais rivaliser avec la puissance que Joseph eut dans les palais d'Égypte, ni avec la magnificence de Salomon, trônant entre deux lions à Jérusalem. La lumière que le monde attend est au contraire une nouvelle lumière, sa gloire jaillira de la douleur et le Royaume qui doit être établi pour toujours est un nouveau royaume, celui de l'amour parfait et invincible. J'ignore comment cela va se passer, comment tous les peuples de la terre seront amenés à reconnaître le messie, mais je sais que ceux qui le cherchent doivent regarder parmi les pauvres, les souffrants et les opprimés".
Alors, Artaban chercha parmi les immigrés, pensant que la famille de Bethléem aurait pu se joindre à eux, il traversa des pays où les pauvres criaient famine, des villes frappées par la peste, il visita des prisons, des marchés aux esclaves, il vit le dur travail des galériens... Dans ce monde de misère et de souffrance, il ne trouva personne à adorer, mais beaucoup de pauvres à aider : il nourrit les affamés, vêtit ceux qui étaient nus, guérit les malades, soulagea les captifs.…
Les années passèrent plus vite que la navette du tisserand qui va et vient dans les deux sens, sans voir que la toile grandit et que la tâche s'accomplit… Artaban semblait avoir presque oublié sa quête, pourtant, quelquefois, il sortait de sa poche secrète la perle, dernier de ses bijoux. Son éclat semblait s'amplifier d'année en année, comme si elle avait absorbé celui du saphir et du rubis perdus…
Trente-trois ans s'étaient écoulés depuis qu'Artaban avait quitté Ectabane et il était toujours un pèlerin à la recherche de la lumière. Ses cheveux jadis plus foncés que les falaises de Zagros étaient maintenant blancs comme la neige et ses yeux autrefois brillants comme la flamme étaient aujourd'hui mats comme la braise couvant parmi les cendres. Usé et prêt à mourir, il était pourtant toujours à la recherche du Roi. Il avait décidé de revenir une dernière fois à Jérusalem, ville qu'il avait souvent visitée, cherchant des traces des Nazaréens qui avaient fui Bethléem il y a si longtemps.
Curieusement, ce jour, une agitation toute particulière animait la ville. Bien sûr c'était la Pâque et la ville était remplie d'étrangers, enfants d'Israël dispersés au loin et revenus pour célébrer la fête en famille… Mais il y avait autre chose, la foule semblait très excitée.
Voyant un groupe de Juifs venus de son pays Parthe, il les interrogea sur la cause de ce tumulte.
"Nous allons, répondent-ils, au lieu nommé Golgotha, hors des murs de la ville pour assister à une exécution : deux voleurs célèbres vont être crucifiés, et avec eux un certain Jésus de Nazareth, un homme qui a fait des choses merveilleuses et qui est aimé par le peuple; mais les prêtres et les anciens ont dit qu'il devait mourir car il prétend être le fils de Dieu et Pilate l'a condamné à la croix parce qu'il se dit Roi des Juifs".
Ces mots résonnèrent curieusement dans la tête d'Artaban . Ils l'avaient mené par-delà les terres et les mers et voilà qu'ils lui revenaient comme un message de désespoir.
Ainsi, le Roi était bien venu, mais il avait été rejeté et condamné, et maintenant il était sur le point de mourir.
"Les voies de Dieu sont plus étranges que les pensées des hommes… Le Roi est entre les mains de ses ennemis, peut-être que j'arriverai à temps avec ma perle pour l'offrir comme rançon et lui sauver la vie…", pensa Artaban.
... (à suivre)
sources: http://club-vla-noel.voila.net/page2.html
00:04 Écrit par Claude Amstutz dans Contes, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; contes; livres | | Imprimer | Facebook |
22/12/2010
Le poème de la semaine
Deborah Heissler
Garde le silence
tu as longuement parlé
Au-dessus des arbres et des prés,
à l'instant même où cesse la pluie,
on entend recommencer le chant de la fauvette
à la fois liquide et limpide
- goutte-à-goutte obstiné au coeur des feuilles.
Ostinato.
Et puis
les nuages bas, épais,
leurs trouées mobiles sur la toison des prairies,
jusqu'à l'horizon.
Louange de l'eau et de la lumière,
emportée si vite par le vent.
Versatile, atmosphérique,
l'esquisse de l'air cru et blanc,
dans les plis de l'herbe comme un cantique.
Bonheur d'un instant
à regarder les fleurs éclatantes,
parmi les festons de sombre vigne vierge,
la terre jusqu'à l'horizon
et la crête de la nuit qui s'enflamme.
Les cerisiers ne sont presque plus
que des panaches de neige.
Une autre après-midi se lève lentement en moi.
Chaque jour, chaque heure presque décline,
autant d'appâts nouveaux qui sonnent,
semblables à des harmonies nouvelles
peut-être bien.
Je me souviens
Le bleu des nues d'orage et celui de la source,
le bleu de la sauge fait pour être froissé dans la main.
L'abandon, le don, cela seul.
Les derniers arbres fleuris dans les jardins.
La pluie de juin qui tombe
comme un chuchotement,
universel,
sur un chemin d'herbe et de violettes mêlées
- et la fraîcheur du soir
qui vous saisit.
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
04:48 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
21/12/2010
Conte de Noël 3/5
Artaban, le quatrième roi mage (troisième partie) par Henry Van Dyke
Minuit était déjà passé depuis longtemps... Vasda avait récupéré pendant cette halte imprévue et galopait de toutes ses forces... Mais les premiers rayons du soleil éclairaient déjà la colline de Nimrod quand Artaban parvint au temple des Sept Sphères.
Aucune trace de ses amis... Artaban monta sur la colline, regarda vers l'ouest mais ne vit que la désolation des marais qui s'étendaient jusqu'au désert.
Sur un petit monticule de pierres, coincé sous l'une d'elles, il vit un morceau de papyrus. Il put y lire "Nous t'avons attendu encore un peu après minuit, mais nous ne pouvons retarder plus longtemps le départ, nous allons trouver le roi, suis nous à travers le désert".
"Traverser le désert avec un cheval épuisé et sans nourriture, c'est impossible", pensa Artaban désespéré. "La seule solution, c'est de retourner à Babylone et d'y vendre mon saphir pour acheter des chameaux et des provisions pour le voyage. Seul Dieu sait si je ne vais pas perdre ma chance de voir le Roi pour avoir montré de la pitié".
Quelques jours plus tard, Artaban traversait le désert à dos de chameau. Dans ce Pays de mort , aucun fruit ne pousse, seulement quelques rares épineux et quelques bruyères. Les arêtes sombres des pierres affleurent du sable telles les squelettes d'animaux morts et les collines de sable ressemblent à de gigantesques tombeaux. Les montagnes arides et inhospitalières sont sillonnées de canaux desséchés où coulaient jadis d'anciens torrents, horribles cicatrices blanches sur le visage de la nature…
Le jour, la chaleur était insupportable et aucun signe de vie ne se manifestait, à l'exception des minuscules gerboises courant dans les buissons desséchés et des lézards disparaissant dans les fissures des roches. La nuit, un froid intense succédait à la chaleur du jour, les chacals rôdaient et l'on entendait au loin l'écho des hurlements du lion…
Mais rien ne pouvait arrêter Artaban dans sa course. Il arriva finalement à Damas, la ville aux jardins et aux vergers luxuriants, arrosés par l'Abana et le Pharpar, dont les collines étaient couvertes de gazon et de fleurs parsemés de bosquets de myrrhe et de roses…
Plus tard, il passa encore par la vallée du Jourdain, longea les rives du lac de Galilée avec ses eaux si bleues et arriva enfin à Bethléem, trois jours après les autres mages. Les rues semblaient désertes ; Artaban chercha quelqu'un qui pourrait lui indiquer où étaient allés ses compagnons, dans quelle maison ils avaient présenté leur hommage, offert leurs cadeaux d'or d'encens et de myrrhe…
Une porte entr'ouverte laissait s'échapper le chant d'une femme. Il entra et trouva une jeune mère berçant son enfant. Elle lui dit que des étrangers venus d'Orient étaient effectivement passés trois jours plus tôt, qu'ils s'étaient rendus auprès d'une famille de Nazareth logeant dans une étable et lui avaient donné de très riches cadeaux, mais qu'ils avaient disparu aussi soudainement qu'ils étaient venus et que les Nazaréens étaient partis précipitamment vers l'Égypte…
La jeune mère posa l'enfant dans son berceau et proposa à l'étranger de partager son repas. Tandis qu'ils mangeaient, une clameur s'éleva dans les rues du village… Des cris d'horreur, des hurlements de femmes, des sons de trompettes, des bruits d'épée… Soudain, un cri retentit « les soldats d'Hérode ! Ils tuent nos enfants ! ».
La jeune mère blêmit et se tapit immobile dans un coin. Artaban se dirigea vers la porte de la maison. Ses larges épaules emplissaient le portail et son chapeau blanc de mage touchait le linteau. Les soldats descendaient la rue, les mains ensanglantées et les épées dégoulinantes… A la vue de l'étranger, ils hésitèrent, surpris de le voir là. Le capitaine tenta de le bousculer, mais Artaban ne broncha pas. Le visage calme et résolu, il montra discrètement le rubis scintillant au soldat et lui murmura "je suis seul dans cette maison… et j'attends le capitaine intelligent qui m'y laissera en paix en échange de ce bijou…"
Le capitaine stupéfait par la splendeur de la pierre, la prit de la main d'Artaban et hurla à ses hommes : "il n'y a pas d'enfant ici, la maison est vide, allons plus loin !".
Artaban rentra dans la petite maison et pria "Que le Dieu de la Vérité pardonne mon péché, j'ai menti pour sauver la vie d'un enfant… Et maintenant deux de mes cadeaux s'en sont allés ! J'ai dépensé pour l'homme ce qui était pour Dieu, serais-je jamais digne de voir le visage du Roi ?".
Mais la voix de la jeune femme le sortit de sa prière : « Tu as sauvé la vie de mon enfant, que Dieu te bénisse et te garde ! »
... (à suivre)
sources: http://club-vla-noel.voila.net/page2.html
00:25 Écrit par Claude Amstutz dans Contes, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; contes; livres | | Imprimer | Facebook |