06/01/2012
Morceaux choisis - Thomas Bernhard
Thomas Bernhard
Si une fois seulement, rien qu'une seule foison réussissait à jouer jusqu'au boutle quintette La Truite une seule foisune musique parfaite... Pendant ces vingt-deux annéeson n'a pas réussi une seule fois à jouer jusqu'au boutle quintette La Truitesans fauteje ne dis même pas comme une oeuvre d'artIl y a toujours quelqu'un qui détruit toutpar une inattention ou une vulgarité... Un jour c'est le violonun jour c'est l'altoun jour c'est la contrebasseun jour c'est le pianoPuis de nouveau c'est moi qui attrape ces sacrés maux de reinsje me tords de douleurfigurez-vous et le morceau tombe en miettesSi j'obtiens du clown qu'il maîtrise son instrumentle dompteur perd la tête sur le pianoou ma petite-fille qui tout de même tient l'alto depuis déjà dix anss'enfonce comme mardi dernier une échardeAvec un visage grimaçant de douleuron ne peut pas jouer Schubert encore moins le quintette La TruiteJe ne pouvais pas savoir que servir la musique est chose si difficile... Et tout seul il m'est impossible de jouer le quintetteC'est un quintette... Ne vous fiez pas à l'hyprocrisie du clownil hait la contrebasseMa petite-fille n'aime pas non plus l'altoadmettez-le vous-mêmevous ne tenez qu'avec répugnance le violonTout n'est que répugnancetout ce qui arrive répugne à arriverLa vie l'existence répugnant... La vérité estque je n'aime pas le violoncelleC'est une torture mais il faut en jouerma petite-fille n'aime pas l'alto mais il faut en jouerle clown n'aime pas la contrebasse mais il faut en jouerle dompteur n'aime pas le piano mais il faut en jouerNous ne voulons pas de la vie mais il faut la vivre...Nous haïssons le quintette La Truite mais il faut le jouer.
Thomas Bernhard, La force de l'habitude (Arche, 1983)
image: Florence Iazzetta - Art Studio
09:45 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
09/07/2011
Laurent Terzieff
Laurent Terzieff, Seul avec tous (coll. Livre de poche/LGF, 2011)
Exigeant, d'une insolente liberté face aux modes et aux courants de son époque, il a crée à la scène ou interprété Sophocle, Pierre Corbeille, Henrik Ibsen, Mikhaïl Boulgakov, Luigi Pirandello, Paul Claudel, Arthur Adamov, Slawomir Mrozek, Eugène O'Neill, John Arden, Edward Albee, James Saunders, Murray Schisgal parmi tant d'autres. Sur la mise en scène - à l'école de Roger Blin - il nous a laissé une très belle réflexion: Je voulais sentir le goût de l'époque et en exprimer la saveur. Participer à cette mutation constante de la vie. Me mettre à l'écoute du monde. En devenir la caisse à résonance.
Toutes ces approches sensibles au service du texte, vous pouvez les retrouver dans ce livre qui s'ouvre avec un émouvant témoignage de Fabrice Luchini et de Marie-Noëlle Tranchant, suivi d'un florilège consacré aux thèmes majeurs de sa quête existentielle. Il y évoque sa jeunesse, son parcours politique, les événements qui ont secoué sa vie - la tragédie algérienne qui l'a transpercé au plus intime, les pages bouleversantes consacrées à sa compagne Pascale de Boysson - assumant ses contradictions avec un rare souci d'honnêteté, sans renier quoi que ce soit de son parcours, comme si chacun de ces repères biographique avait laissé s'épanouir une ride supplémentaire intégrée à sa personnalité, exigeante et douce, dont nous conservons le souvenir.
A Marie-Noëlle Tranchant reviennent les derniers mots de ce discret hommage. Je reprends dans votre dernier récital poétique, Florilège, ces vers d'Aragon qui mènent si bien vers vous: Il est plus facile de mourir que d'aimer. C'est pourquoi je me donne le mal de vivre, mon amour.
Une première édition de ce livre est parue aux Presses de la Renaissance, en 2010.
00:52 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; essai; livres | | Imprimer | Facebook |
12/06/2011
Les pièces de Shakespeare - 6b
Le conte d'hiver
23:36 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
Les pièces de Shakespeare - 6a
Le conte d'hiver
Léonte, roi de Sicile et Prolixène, roi de bohème ont été élevés ensemble, comme deux frères, mais, alors que Prolixène se rend en Sicile, Léonte est pris d'une folie passionnelle et souterraine qui prend les allures d'une jalousie aussi ténébreuse que dévastatrice. Elle envahit tout au point qu'en son pouvoir de roi, débordé par ses sentiments personnels, il en oublie ses devoirs et se mue en tyran. Il soupçonne ainsi son épouse Hermione de nourrir une relation adultère avec son ami d'enfance et de porter dans son ventre l'enfant de cette trahison. Il fait donc mettre Hermione sous les verrous après l'avoir publiquement humiliée, tente d'empoisonner Prolixène sans y parvenir. Ce dernier, grâce à Camillo, loyal serviteur de Léonte - qui n'admet pas l'injustice dont fait preuve son maître - parvient à s'enfuir. En prison, Hermione accouche d'une fille, Perdita. Abandonnée sur un lointain rivage afin d'y mourir, elle entraîne la perte du goût de vivre de sa mère Hermione qui, même lavée de toute infamie, redevenue aux yeux du roi la reine de Sicile, se laisse mourir. Quant au premier enfant de l'union royale, Mamillius, ulcéré par l'injustice du roi envers sa mère, il meurt, lui aussi. La première partie de cette oeuvre, s'achève dans le drame, offrant aux spectateurs le visage d'un Léonte accablé et brisé par sa propre folie, désormais privé d'amis - Prolixène et Camillo - entouré de ses propres morts.
Aucune autre pièce de Shakespeare - pas même Le roi Lear ou Macbeth - n'atteint aussi rapidement que dans Le conte d'hiver un tel paroxysme de délire obsessionnel, de violence irraisonnée, de destruction implacable. Le thème de l'orgueil, de l'innocence bafouée, du mal et de ses conséquences, se trouve une fois encore au coeur de cette intrigue qui - nous le verrons plus loin - réserve bien des surprises. Au début de l'acte IV, le Temps fait son apparition et lève le voile sur ce qui va suivre et qui, seize ans plus tard, nous fait passer de la plus sombre tragédie à une délicieuse romance, ainsi qu'il en est de Comme il vous plaira et La tempête:
Moi qui plais à certains, qui éprouve tout le monde,à la fois joie et terreur des bons et des méchants,moi qui fais et défais l'erreur,il est temps maintenant, au nom du Temps,d'user de mes ailes.Laissez-moi passer, tel que je suis,le même, plus ancien que l'ordre ancienou que celui d'aujourd'hui:je suis le témoin des temps qui les firent naître,et je serai le témoin de ceux qui règnent maintenant.De même que je ternirai l'éclat du présent,de même mon histoire semble terne maintenant.Si votre patience le permet, je retourne mon sablieret je vais faire un grand saut à ma pièce,comme si vous aviez dormi entre-temps.Contrairement aux pressentiments de l'acte précédent, Perdita n'est pas morte. Devenue une séduisante jeune fille recueillie par des bergers, elle est sur le point de se marier avec Florizel, qui n'est autre que le fils du roi Polixène, le roi de Bohème et l'ami trahi par Léonte. Après les soubresauts d'un hasard qui ne fait pas nécessairement mal les choses, tout le monde se rend en Sicile où le roi inconsolé retrouve son fidèle ami de toujours. Les noces de Perdita et de Florizel sont célébrées, et tandis que Léonte se recueille devant la statue commémorative de son épouse défunte qui lui ressemble trait pour trait, celle-ci s'anime et ressuscite Hermione qui lui pardonne tout le mal subi seize ans auparavant. La mort elle-même semble vaincue, comme si les forces de l'invisible avaient, par un ballet mystique et déroutant, régénéré l'innocence première.
Le contraste est plutôt violent entre le début et la fin de l'histoire, mais tout le génie de Shakespeare - ici au sommet de son art - transparaît dans une thématique qui ne se trahit jamais mais offre de subtiles nuances au fil du récit. Face à la jalousie et à la trahison, s'érige la loyauté et la beauté des sentiments: si le temps engloutit les regrets, les torts et les amertumes, il est aussi capable d'éveiller le pardon, le rachat et la guérison; si les parents portent le sceau du mal, leurs descendants par la pureté de leurs intentions, peuvent le réduire ou l'effacer.
Enfin, Le conte d'hiver, davantage que Roméo et Juliette, nous offre par la voix de Perdita, s'adressant à Florizel, l'un des plus beaux poèmes d'amour nés sous la plume de Shakespeare:
Non, jamais je ne planteraiune seule de ces boutures dans mon jardin.De même que je ne voudrais pas que ce garçon me dise, si j'étais maquillée:c'est bien, et que ça lui donne envie de me faire l'amour.Prenez ces fleurs, c'est de la chaude lavande,de la sarriette, de la marjolaine,et puis le souci, qui se couche en même temps que le soleilet se lève en larmes en même temps que lui.Oui, toutes ces fleurs me manquent pour vous en faire des couronnes,et vous, mon doux ami,pour vous en couvrir tout entier.Un pur chef d'oeuvre!
William Shakespeare, Un conte d'hiver (Minuit, 1988)
traduit par Bernard-Marie Koltès
23:35 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
16/10/2010
Les pièces de Shakespeare - 5b
Le songe d'une nuit d'été
08:30 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
03/10/2010
Laurent Terzieff 1b
Bloc-Notes, 3 octobre / Les Saules
Voici quelques extraits de Seul avec tous. Il y manque - hélas - la voix, la douceur et la respiration de Laurent Terzieff...
Le passé est un avenir qui n'a pas tenu ses promesses.
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La condition humaine, c'est de choisir dans l'ignorance, et c'est d'ailleurs ce qui rend possible les valeurs morales. Où serait le courage, où la responsabilité et la solidarité, si tout était clair et déterminé, si on savait ce que nous réserve l'Histoire?
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Il n'est pas bon pour l'artiste de mettre des barrages, d'être protégé par des certitudes. Bien sûr, tout le monde tend naturellement à la clarté, rêve d'un monde globalement expliqué. Mais on n'a pas les clefs de l'existence. Et l'artiste, comme le savant, progresse en découvrant sans cesse davantage l'étendue de son ignorance.
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Les loups me passionnent par-dessus tout. Il se dégage d'eux la force de l'indompté. On ne peut rien en faire. C'est ce que j'ai vu de plus sauvage. De plus irréductible.
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On ne devient pas libre en passant par le compromis.
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Je refuse de faire partie de la race des seigneurs qui écrase les petits, mais tout autant de la race des signeurs, qui pétitionne à tout va.
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Je lui dois tout! Mon amour du théâtre, de ce théâtre visionnaire que j'étais fait pour aimer, le respect du texte, l'engagement au service d'auteurs inconnus (...) Je le voyais comme un éternel jeune homme avec une mystique de rebelle. Personne n'a incarné comme lui le refus du compromis. (sur Roger Blin)
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Aucun ne pousse aussi loin le besoin fou de l'amour, la haine de la contingence, le dégoût et l'éblouissement devant la vie. (sur Oscar Venceslas de Lubicz-Milocz)
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Il suffit de quelques phrases pour vous réconcilier avec l'humanité. (...) Il n'écrase jamais personne. Un des miracles de Tchehov, c'est de rendre les médiocres fraternels. (sur Anton Tchekhov)
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Eloquence négative fondée sur l'élimination du sens, la neutralité affective, l'apparente et massive banalité du constat. (...) Une tragédie où il ne se passe rien, où les acteurs n'ont pas appris leur texte, d'ailleurs il n'y a pas de texte. On a planté le décor, le metteur en scène n'est pas venu, ni l'auteur, ni le public. (sur Edward Hopper)
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Il aura été le dernier pour moi à faire entendre la beauté en tant que produit pur du langage. (...) Il est le seul à me faire poser cette question: La poésie française a-t-elle eu raison d'abandonner la rime? (sur Louis Aragon)
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Il réunit dans un même amour les forces de conservation et de destruction, tout ce qui illustre le passage de l'homme sur terre: l'ordre, la révolte, le bruit et la fureur, la tendresse et la douceur, la force maîtrisée. (...) Pas un, à mon avis, ne l'égale en France, aucun poète de la scène n'atteint cette luxuriance poétique et son souffle colossal. (sur Paul Claudel)
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Dans la poésie, l'homme cherche cet autre qui gît dans le coeur de son coeur, plus lui-même que lui, et pourtant inconnu, le moi profond de son être, de son âme humaine, et en même temps tout ce qui vaut la peine de vivre pour lui tend vers un seul but: dépasser les frontières de son moi personnel, crever l'opacité de sa peau qui le sépare du monde.
Laurent Terzieff, Seul avec tous (Presses de la Renaissance, 2010)
11:35 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature francophone, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteurs; citations; livres | | Imprimer | Facebook |
Laurent Terzieff 1a
Bloc-Notes, 3 octobre 2010 / Les Saules
Laurent Terzieff nous a quitté le 2 juillet dernier, à l'âge de 75 ans. Cet être d'exception, révélé au cinéma par Les tricheurs et Tu ne tueras point de Marcel Carné, doit sa célébrité à une vie toute entière vouée au théâtre dont il aimait à dire: L'une des raisons qui me font aimer le théâtre, c'est que, contrairement au cinéma, il ne laisse pas de traces. (...) C'est l'art de l'instant présent, intensément vécu. Et j'aime qu'il ne reste rien de mon travail. Retour au texte pur."
Exigeant, d'une insolente liberté face aux modes et aux courants de son époque, il a crée à la scène ou interprété Sophocle, Pierre Corbeille, Henrik Ibsen, Mikhaïl Boulgakov, Luigi Pirandello, Paul Claudel, Arthur Adamov, Slawomir Mrozek, Eugène O'Neill, John Arden, Edward Albee, James Saunders, Murray Schisgal parmi tant d'autres. Sur la mise en scène - à l'école de Roger Blin - il nous a laissé une très belle réflexion: Je voulais sentir le goût de l'époque et en exprimer la saveur. Participer à cette mutation constante de la vie. Me mettre à l'écoute du monde. En devenir la caisse à résonance.
Toutes ces approches sensibles au service du texte, vous pouvez les retrouver dans le livre Seul avec tous qui s'ouvre avec un émouvant témoignage de Fabrice Luchini et de Marie-Noëlle Tranchant, suivi d'un florilège consacré aux thèmes majeurs de sa quête existentielle. Il y évoque sa jeunesse, son parcours politique, les événements qui ont secoué sa vie - la tragédie algérienne qui l'a transpercé au plus intime, les pages bouleversantes consacrées à sa compagne Pascale de Boysson - assumant ses contradictions avec un rare souci d'honnêteté, sans renier quoi que ce soit de son parcours, comme si chacun de ces repères biographique avait laissé s'épanouir une ride supplémentaire intégrée à sa personnalité, exigeante et douce, dont nous conservons le souvenir.
A Marie-Noëlle Tranchant reviennent les derniers mots de ce discret hommage. Je reprends dans votre dernier récital poétique, Florilège, ces vers d'Aragon qui mènent si bien vers vous: Il est plus facile de mourir que d'aimer. C'est pourquoi je me donne le mal de vivre, mon amour.
Sur Dailymotion, vous pouvez retrouver un moment exceptionnel de télévision, sur le plateau d'Apostrophes de Bernard Pivot, où Laurent Terzieff récite un poème inoubliable de Rainer Maria Rilke: Pour écrire un seul vers ...
http://www.dailymotion.com/video/xnet0_pivot-terzieff-recite-rilke_news
Laurent Terzieff, Seul avec tous (Presses de la Renaissance, 2010)
09:45 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature francophone, Rainer-Maria Rilke, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature: essai; livres | | Imprimer | Facebook |
06/04/2010
Les pièces de Shakespeare - 3b
Coriolan
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
12/03/2010
Les pièces de Shakespeare - 2b
La tragédie du roi Lear
07:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
11/02/2010
Les pièces de Shakespeare - 1b
01:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |