23/01/2013
Le poème de la semaine
Henri Michaux
Poussant la porte en toi, je suis entréAgir, je viensJe suis làJe te soutiensTu n'es plus à l'abandonTu n'es plus en difficultéFicelles déliées, tes difficultés tombentLe cauchemar d'où tu revins hagarde n'est plusJe t'épauleTu poses avec moiLe pied sur le premier degré de l'escalier sans finQui te porteQui te monteQui t'accomplit Je t'apaiseJe fais des nappes de paix en toiJe fais du bien à l'enfant de ton rêveAffluxAfflux en palmes sur le cercle des images de l'apeuréeAfflux sur les neiges de sa pâleurAfflux sur son âtre... et le feu s'y ranime Agir, je viensTes pensées d'élan sont soutenuesTes pensées d'échec sont affaibliesJ'ai ma force dans ton corps, insinuée...et ton visage, perdant ses rides, est rafraîchiLa maladie ne trouve plus son trajet en toiLa fièvre t'abandonneLa paix des voûtesLa paix des prairies refleurissantesLa paix rentre en toi Au nom du nombre le plus élevé, je t'aideComme une fumerolleS'envole tout le pesant de dessus tes épaules accabléesLes têtes méchantes d'autour de toiObservatrices vipérines des misères des faiblesNe te voient plusNe sont plus Equipage de renfortEn mystère et en ligne profondeComme un sillage sous-marinComme un chant graveJe viensCe chant te prendCe chant te soulèveCe chant est animé de beaucoup de ruisseauxCe chant est nourri par un Niagara calméCe chant est tout entier pour toi Plus de tenaillesPlus d'ombres noiresPlus de craintesIl n'y en a plus traceIl n'y a plus à en avoirOù était peine, est ouateOù était éparpillement, est soudureOù était infection, est sang nouveauOù étaient les verrous est l'océan ouvertL'océan porteur et la plénitude de toiIntacte, comme un œuf d'ivoire. J'ai lavé le visage de ton avenir. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
07:46 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
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