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09/05/2012

Le poème de la semaine

Ernest Pépin

Passagers des vents
Et de toute géographie souterraine
Nous glanons d’immenses voyances
Et honorons la vertu des sables aériens
Il n’est griffures qui vaillent ni gommiers ni mémoires
Seules les boues ont gardé nos empreintes
Nous parlons le magma et la turbulence folle
De ces courants d’hommes
Au grand charroi des îles
N’était-ce l’amandier et son parasol de rêves
Ou l’oiseau foudroyé de vivre son voyage
Notre voix va au vent tremblant
Des fougères sacrées
Tant de boucans nous guettent aux haltes
Tant de langues se perdent aux feuillages
Mais sur la jetée des vents d’ailleurs
Et d’ici
Nous hâlons le coutelas des tempêtes
Le lieu est mémoire
Comme gouffre de lumière
Où nous naviguons à hisser nos élans
Chavire grand ciel
Les étoiles nous sont rumeurs de prophètes
Par tous vents nos jardins s’émerveillent
Là-haut l’île suspend sa crinière
Voyageur des vents souffle les mots
Acquitte-toi des frontières
O vents des mots
Lavez l’écorce et le champignon des songes
Là-bas m’attend une auberge marine
Salaison de mots
Et conteurs en veille
Et paroles d’embruns
Et compère Soleil
Ceux qui s’en viennent sont de connivence
Plumes que laissent les voyageurs des vents
Aux pirates et aux dieux.

 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

06:54 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

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