18/11/2014
Morceaux choisis - Yannis Ritsos
Yannis Ritsos
Pendant des années,il ne se souciait nullement du temps.Avec des mots,il remplaçait les pertes, les privations, les refus,fabricant avec ferveur de petites auréolespour les gens simples,pour les scènes insignifiantes. Une fresque a fini par recouvrir peu à peu toute sa maison- les deux chambres à coucher,le petit salon de musique,le grenier du côté ouestet même la cuisine. La nuit,avec une lampe à huile,il fait le tour de sa maison,il observe, il admire- voici Pétros, Martha, voici Yiorgos, Télis,voici le promontoire de Monemvassia,voici la mer resplendissantedans le couchant de Samos -quelle jeunesse, mon Dieu,et que de siècles! Mais lui, où se trouve-t-il?Où est-il?Il est absent.Un calme vieillard, triste,avec sa lampe.Yannis Ritsos, Le Temps, dans: Tard bien tard dans la nuit (Le Temps des Cerises, 2014)
image: Evgenios Spatharis (neoskosmos.com)
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
Un poème profond, léger et très sympa..quel pouvoir alors qu'a ce beau et puissant vieillard...Mille merci Claude..baci
Écrit par : iman omar | 18/11/2014
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