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10/09/2014

Le poème de la semaine

Jean-Claude Pirotte

Tu ne sauras jamais qui je suis 
dit l’enfant je passe mon chemin 
je vais vers les prairies lointaines, 
où l’herbe chante à minuit près des saules 
qui pleurent car c’est ainsi 
que s’ouvre à mon cœur la musique fidèle 
et que le monde enfin commence à vivre 
et que je commence à mourir 
tu ne me verras pas vieillir 
ni ne reconnaîtras mon ombre 
adossée au talus là où le sentier noir 
se perd dans un fouillis d’épines 
et les étoiles des compagnons blancs 
 
Tu as beau regarder sans cesse derrière 
toi comme si tu craignais l’orage 
et que tu te hâtais poursuivi par l’éclair 
jamais tu ne surprendras mon sourire 
tendrement cruel comme celui d’un tueur triste
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

03:07 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

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