02/10/2013
Le poème de la semaine
Pierre Reverdy
Le soleil rôdait encore autour de la maisonQuand on ouvrit la fenêtreLes ivrognes sont toujours làMais la chanson qui montait à la nuit a cesséMaintenant quelle voix m’appelleQuelle douce voix appelle derrière le mur de droiteEn riantLes hommes sont làEndormisEt ce n’est par la même bouche qui chanteUne femme au loin pousse un criSur le bord du balcon ses doigts dépassentIls sont fins et pointusEt ce sont ces doigts que je regardePendant qu’on m’appelleDe tous les champs par tous les cheminsLes gens arriventEn habits noirsEn habits grisEt d’autres en bras de chemiseUne voiture emplit la route de poussièreLa maison est bientôt pleine d’étrangersEt comme personne ne chanteLes hommes se sont réveillésLa pendule s’est arrêtéePersonne ne bouge…Comme sur les imagesIl n’y aura plus de nuitC’est une vieille photographie sans cadreQuelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:18 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
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