28/08/2013
Le poème de la semaine
Francis Carco
Les persiennes ouvraient sur le grand jardin clairEt, quand on se penchait pour se griser à l'airHumide et pénétré de fraîcheurs matinales,Un vertige inconnu montait à nos fronts pâlesEt nos cœurs se gonflaient comme un ruisseau grossi,Car c'était tout un vol de parfums adoucisDans l'éblouissement heureux de la lumière:Les langueurs avaient des langueurs particulièresOù se décomposait une odeur de terreau.Tout le printemps chantait de l'éveil des oiseauxEt, dans le déploiement des ailes engourdies,Passait le grand élan paisible de la vie.Une rumeur sonore emplissait la maison.On entendait des bruits d'insectes; des frissonsFaisaient trembler les grappes mauves des glycinesTandis qu'allègrement des collines voisinesUn parfum de sous-bois arrivait jusqu'à nous.O matins lumineux! matins dorés et flous,Je vous respirerai plus tard à la croiséeEt vous aurez l'odeur des feuilles reposées.Et ce sera comme un très ancien rendez-vous. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
07:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
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