26/06/2013
Le poème de la semaine
René-Guy Cadou
Un soir de pauvreté comme il en est encoreDans les rapports de mer et les hôtels meublésIl arrive qu'on pense à des femmes capablesDe vous grandir en un instant de vous lancerPar-dessus le feston doré des balustradesVers un monde de rocs et de vaisseaux hantésLes filles de la pluie sont douces si je hèleÀ travers un brouillard infiniment glacéLeur corps qui se refuse et la noire dentelleQui pend de leurs cheveux comme un oiseau blesséNous ne dormirons pas dans des chambres offertesÀ la complicité nocturne des amantsNous avons en commun dans les cryptes d'eau verteLe hamac déchiré du même bâtimentEt nous veillons sur nous comme on voit les pleureusesDans le temps d'un amour vêtu de cécitéÀ genoux dans la gloire obscure des veilleusesRéchauffé de leurs mains le front prédestiné. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
07:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
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