19/09/2012
Le poème de la semaine
Marceline Desbordes-Valmore
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau. N'écris pas! N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais!Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas! N'écris pas. Je te crains; j'ai peur de ma mémoire;Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.Une chère écriture est un portrait vivant. N'écris pas! N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire:Il semble que ta voix les répand sur mon coeur;Que je les vois brûler à travers ton sourire;Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur. N'écris pas! Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
03:04 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
MAGNIFIQUE !!!!! MERCI .
Écrit par : helene serres | 21/09/2012
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