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11/05/2011

Le poème de la semaine

Charles Péguy
(d'après Augustin d'Hippone)

La mort n’est rien,

je suis simplement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, vous êtes vous.
Ce que nous étions les uns pour les autres,
nous le sommes toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l’avez toujours fait,
n’employez pas un ton solennel ou triste,
continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble,
priez, souriez, pensez à moi,
que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte, sans trace d’ombre.

La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié,
elle est ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé,
simplement parce que je suis hors de votre vue.
Je vous attends. 

Je ne suis pas loin.
Juste de l’autre côté du chemin.
Vous voyez : tout est bien.

Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:04 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

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