27/04/2011
Le poème de la semaine
Jean-Pierre Siméon
Rien n'est plus beau
qu'un amour qui ne se croit pas immortel
qui a la souple respiration du voilier
endormant la vague
prodige oui mais qui se sait tributaire
d'un vent si incertain
qu'il voudrait d'un seul déploiement de son erre
boire toute une nuit d'étoiles et de lune pleine
un amour comme une joie d'enfance
grandie de sa fin trop proche
et qui se tient timide
au faîte de l'instant
nid d'hirondelle
dans le noir
ah ce n'est pas cela un amour de légende
qui se targue des mélancolies
et geint à genoux sous la couronne des roses
toi mon aimée
demeure princière en ton rire
chaque matin devant ta mort et ma mort
sois libre et fière et ferme
car il suffit de la caresse d'un rire
pour que tout en nous se recompose
et que soit le monde uniment
sous nos mains le passage et la durée
la nudité d'une âme dans la douceur du corps
nous mourrons mon amour sans rien perdre
si nous séjournons visages étonnés
dans l'instant qui nous prolonge
et fait de nos gestes les plus simples
- baiser murmure épaule lente -
un feu dormant
demeurons mon aimée
fût-ce au coeur d'un sanglot silencieux
une joie ouverte
sommet de l'éclair
rire et bonté persistants
dans la disparition
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:09 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Les commentaires sont fermés.