02/01/2011
Anna Akhmatova 1b
Anna Akhmatova
La folie déjà de son aile
Recouvre la moitié de mon âme,
Et l'abreuve d'un vin brûlant
Et l'entraîne dans la sombre vallée.
Et j'ai compris, c'est à elle
Que je dois céder la victoire,
Prêtant l'oreille à mon propre
Délire comme à celui d'un autre.
Et elle ne me laissera
Rien emporter avec moi
(J'aurai beau la supplier,
Et l'accabler de prières):
Ni les yeux terribles de mon fils -
Souffrance devenue pierre, -
Ni le jour de l'orage,
Ni l'heure du revoir en prison,
Ni la fraîcheur aimée des mains
Ni l'ombre inquiète des tilleuls,
Ni ce bruit ténu, lointain -
Paroles d'ultime consolation.
extrait de Requiem, in L'églantier fleurit et autres poèmes (La Dogana, 2010)
10:02 Écrit par Claude Amstutz dans Anna Akhmatova, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
Très émouvant ... Clairvoyance de ce qu'on appelle la folie et qui est pourtant une superbe lucidité
Écrit par : DELORD Monique | 02/01/2011
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