30/03/2010
le poème de la semaine
Francis Carco
Je me souviens de la bohème,
De mes amours de ce temps-là!
O mes amours, j'ai trop de peine
Quand refleurissent les lilas...
Qu'est-ce que c'est que cette antienne?
Qu'est-ce que c'est que cet air-là?
O mes amours, j'ai trop de peine...
Le temps n'est plus de la bohème.
Au diable soient tous les lilas!
Il pleut dans le petit jour blême.
Il pleut, nous n'irons plus au bois.
Toutes les amours sont les mêmes,
Les morts ne ressuscitent pas.
Un vieil orgue, comme autrefois,
Moud, essouflé "La Marjolaine".
O mes amours de ce temps-là,
Jamais les mortes ne reviennent.
Elles dorment sous les lilas
Où les oiseaux chantent ma peine,
Sous les lilas qu'on a mis là...
Les jours s'en vont et les semaines:
O mes amours, priez pour moi...
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:25 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
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