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29/12/2009

Les romans s'enrhument

Bloc-Notes, 29 décembre / Les Saules

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A propos de la rentrée littéraire du printemps 2010, la revue professionnelle Livres Hebdo, dans son numéro 801 du 11 décembre nous l’annonce : Les romans s’enrhument, avec 491 titres pour janvier et février, contre 538 l’an dernier, soit un recul de 12 %, le plus mauvais score depuis 2001. Faut-il s’en étonner, le déplorer ou au contraire s’en réjouir ?

 

Ma réponse est un peu normande, car au regard d’une année 2009 qualitativement plus maussade que le crû 2008 et surtout celui de 2007, oui, je suis soulagé… pour les romans francophones et leurs éditeurs qui bien souvent, ont signé un chèque un blanc à des auteurs qui ne le méritaient pas. Un peu triste aussi, pour les étrangers dont la production à venir recule de 20 %, alors que ses talents sont écrasants en nombre, en style, en originalité, comparés aux nôtres.

 

Tenez, par exemple, Willy Melodia de Alfio Caruso (Liana Levi) consacré aux années mafia et jazz en Sicile au cours de la première moitié du siècle dernier, Venise est une fête de Alberto Garlini (Bourgois) où rôde le fantôme d’Hemingway, L’ombre de ce que nous avons été de Luis Sepulveda (Métailié) qui se déroule sur fond d’action révolutionnaire dans le Chili de Pinochet, Sept années du thurgovien Peter Stamm (Bourgois) dérèglant subtilement les mécanismes du bonheur, ou encore Fille de la zurichoise Rahel Hutmacher (Corti) qui en conteuse dévoile la violence des relations filiales.

 

En langue originale française, la moisson n’est pas aussi riche. Il y a bien sûr, Le dernier crâne de M. de Sade du vaudois Jacques Chessex (Grasset) écrit posthume consacré à la dernière année du divin marquis, L’Olympe des infortunes de Yasmina Khadra (Julliard) qui change de registre par rapport à ses précédents romans en évoquant le destin des vagabonds et laissés pour compte, Ru de Kim Thuy (Liana Levi) où la destinée d’une vietnamienne liée à deux patries véhicule le thème de l’exil, enfin Les âmes sœurs de Valérie Zenatti (L’Olivier) qui nous invite à un voyage intérieur tout en nuances, à travers le destin croisé de deux femmes.

 

Parmi ces 491 romans, quatre – tous étrangers ! - méritent une mention particulière : Comment peindre un homme mort de Sarah Hall (Bourgois) abordant avec virtuosité le monde de l’art, de la gemmelité et de l’univers des sens à travers quatre personnages hors du commun, Instructions pour sauver le monde de Rosa Montero (Métailié) où le rythme endiablé du récit parle de l’absurde, de la beauté et de la douleur d’une grande ville, Un train pour Trieste de Domnica Radulescu (Belfond) qui nous raconte une histoire d’amour et de trahison au temps de Ceausescu et Comme personne de Hugo Hamilton (Phébus) traitant de la quête identitaire au sein d’une famille après la guerre.

 

Alors, quelles que soient les leçons à tirer des statistiques de l'édition, le printemps s'annonce prometteur, notamment avec les titres mentionnés dans ce bloc-notes et qui feront, bien sûr,  l’objet d’un article, mais un peu plus tard... en 2010! Patience, donc!

00:56 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer |  Facebook | | |

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