14/12/2009
Figaro ci, Figaro là
Bloc-Notes, 14 décembre 2009 / Les Saules
La presse dite sérieuse aurait-elle cédé aux modes si chères à la télévision – façon Cauet, Fogiel ou Ardisson par exemple – dont la provocation ou la mise en boîte devrait conférer à leurs critiques ou animateurs un statut de personnalité hors du commun ? Tel semble bien être le cas du Figaro littéraire, dont l’éditorial, longtemps assuré par des écrivains ou journalistes invités, assurait un regard varié, intéressant, constamment renouvelé sur le monde des lettres. Aujourd’hui, nous subissons chaque semaine un écrivain de seconde zone, Yann Moix. Oui, je veux bien dire celui qui romance Edith Stein et Michael Jackson !
Successeur dans la version corrosive (voir ses récentes critiques sur Olivier Adam ou Christian Bobin) d’un autre érudit aux accents proustiens qui ne laisse pas une trace indélébile dans nos mémoires – prix Femina pourtant en 1971 pour La maison des Atlantes – Angelo Rinaldi, il aurait dû, dans l’esprit volontiers frondeur du Figaro, être recalé par un Frédéric Beigbeder qui, lui au moins, nous partage une vision plus originale, volontiers à contre-courant et enrichissante sur la littérature, à laquelle se juxtapose une pratique très habile, probablement sincère, de l’autodérision. Lucide, le bougre !
Ce dernier peut-être trop cher pour le Figaro en période de vaches maigres, il restait au journal une autre stratégie possible : Ne pas changer une formule qui marche. Inconcevable il est vrai, pour les stratèges du marketing dont la vision d'avenir est forcément plus pertinente ou réaliste que la précédente ! Pourtant, il faut bien en convenir, même au niveau de la présentation, elle aussi nouvelle, c’est raté. Un peu cheap, pourrait dire Yann Moix…
22:03 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse | | Imprimer | Facebook |
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