20/06/2011
Paul Valéry
Paul Valéry, Corona et Coronilla (De Fallois, 2008)
Il est parfois difficile de se débarrasser des clichés hérités des années de collège. Tenez, Paul Valéry, par exemple : avecLe cimetière marin– entre autres textes – on se souvient d’un auteur original, mais forçant le respect et le sérieux. Or, avec ces poèmes inédits dédiés à Jean Voilier - Jeanne Loviton - nous est dévoilé un visage inattendu, celle d’un homme amoureux, fasciné, déboussolé, blessé parfois, et cela à … 67 ans ! Si dans ce recueil le meilleur côtoie le plus ordinaire, n’est-ce pas qu’ici la tension émotionnelle transgresse l’exigence artistique et nous rend ainsi cet auteur incontournable plus proche et plus humain ?
07:30 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Paul Valéry | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
04/06/2011
René Char
René Char, Lettera amorosa (Coll. Poésie/Gallimard, 2007)
Deux versions d'un même poème : la première, publiée en 1952, est illustrée de 16 collages de Jean Arp. Le poème fut repris et remanié l'année suivante et publié avec 24 lithographies de Georges Braque. Ce volume a été édité à l'occasion du Printemps des poètes 2007 qui avait pour thème les lettres d'amour.
Clef de voûte du sens de la vie et de la magie amoureuse, ce texte magnifique nous fait regretter l’impossibilité d’écrire avec un tel talent, ou de n’avoir été la destinataire d’une lettre si dense et évocatrice. Heureusement, il nous reste le plaisir de la lire et celle de l’offrir...
02:15 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, René Char | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
02/01/2011
Anna Akhmatova 1a
Anna Akhmatova, L'églantier fleurit et autres poèmes (La Dogana, 2010)
Dans la même présentation soignée où ont vu le jour, en édition bilingue, Les élégies de Duino de Rainer-Maria Rilke - traduction: Philippe Jaccottet -, Quarante-sept poèmes d'Emily Dickinson - traduction: Philippe Denis -, Simple promesse d'Ossip Mandelstam - traduction: Philippe Jaccottet, Louis Martinez et Jean-Claude Schneider -, Hyperion de John Keats - traduction: Paul de Roux - et Les solitudes de Gongora - traduction: Philippe Jaccottet -, c'est au tour d'Anna Akhmatova de faire l'objet d'une magnifique anthologie, L'églantier fleurit et autres poèmes.
Traduits par Marion Graf et José-Flore Tappy - avec le texte original en regard - ces poèmes rendent hommage à l'un des plus grands auteurs russes du siècle dernier. Anna Akhmatova, elle-même traductrice de Victor Hugo, de Rabindranath Tagore et de Giacomo Leopardi, dans un style à la fois empreint d'un lyrisme inoubliable et d'une concision impressionnante. Amie d'Ossip Mandelstam, d'Amedeo Modigliani, de Joseph Brodsky, son oeuvre toute entière est un cri d'amour et de douleur dont Le requiem et Poème sans héros - traduction: Jean-Louis Backès, coll. Poésie/Gallimard - sont un témoignage bouleversant sur les horreurs du stalinisme.
Au poète Robert Frost qui lui rend visite dans sa datcha en 1962, elle écrit : J'ai tout eu: la pauvreté, les voies vers les prisons, la peur, les poèmes seulement retenus par cœur, et les poèmes brûlés. Et l'humiliation, et la peine. Et vous ne savez rien à ce sujet et ne pourriez pas le comprendre si je vous le racontais....
Elle s'éteint en 1966, à l'âge de 77 ans, et son oeuvre intégrale n'est publiée que vingt ans plus tard, à Moscou...
sources: http://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Akhmatova
10:01 Écrit par Claude Amstutz dans Anna Akhmatova, Littérature étrangère, Philippe Jaccottet, Rainer-Maria Rilke | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
27/08/2010
Philippe Jaccottet
Philippe Jaccottet, Cahier de verdure - Après beaucoup d'années (Coll. Poésie/Gallimard, 2003)
Les deux recueils rassemblés ici se tiennent sur un versant apaisé de l'œuvre de Philippe Jaccottet, et témoignent d'une prise de distance avec les peurs, les douleurs, les alarmes passées. Non que la destinée humaine ait changé de trajectoire et se soit magiquement affranchie de sa finitude, mais des passages, des éclaircies sont ici entrevus qui tentent de déjouer les pièges du temps. Un carnet poétique, subtil, léger, concret, rythmé par les saisons de la vie et de la nature, qui invite à l’unité de la création pour ouvrir les portes à l’invisible et au silence intérieur. Une oeuvre incontournable.
publié dans le supplément La bibliothèque idéale des vaudois / 24 Heures
09:26 Écrit par Claude Amstutz dans La bibliothèque idéale des vaudois, Littérature francophone, Littérature suisse, Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
02/08/2010
Alejandra Pizarnik 1b
Bloc-Notes, 1er août / Les Saules
Voici quelques extraits des oeuvres poétiques de Alejandra Pizarnik:
Le vent meurt dans ma blessure. La nuit mendie mon sang. (Les aventures perdues)
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Elle saute, chemise en flammes d'étoile en étoile, d'ombre en ombre. Elle meurt de mort lointaine l'amoureuse du vent. (L'arbre de Diane)
*
Finies les douces métamorphoses d'une enfant toute de soie, somnambule à présent sur la corniche de brouillard. Son réveil de main qui respire de fleur que le vent fait éclore. (L'arbre de Diane)
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Vis, ma vie, laisse-toi choir, laisse-toi endolorir, ma vie, laisse-toi prendre au noeud du feu, du silence ingénu, des pierres vertes dans la maison de la nuit, laisse-toi choir et endolorir, ma vie. (L'arbre de Diane)
*
Si moi j'ose regarder et dire, c'est par son ombre unie, si douce à mon nom là-bas, loin, dans la pluie, dans ma mémoire, par son visage qui brûle dans mon poème, et répand magiquement un parfum de visage aimé disparu. (Les travaux et les nuits)
*
J'étais la source de la discordance, la maîtresse de la dissonance, la petite fille de l'âpre contrepoint. Je m'ouvrais et je me fermais dans un rythme animal très pur. (Poèmes inédits)
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Quelqu'un dans le jardin retarde le passage du temps. (Textes de l'ombre)
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Ne plus désirer vivre sans savoir ce qui vit à ma place, ni écrire, puisque pour me blesser, la vie prend des formes si étranges. (Textes de l'ombre)
Alejandra Pizarnik, Oeuvre poétique / traduit par Sylvie Baron Supervielle et Claude Gouffon (Actes Sud, 2005)
00:18 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature étrangère, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
29/06/2006
Dante Alighieri
Dante Alighieri, La Divine Comédie - coffret 3 vols. (coll. Garnier-Flammarion, 2006)
Épopée métaphysique autant qu’inventaire des crimes et des mérites, ce poème lyrique en 3 parties (l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis) traduit par Jacqueline Risset - superbe! - représente le chemin de l’humanité à travers la forêt obscure où règne l’anarchie, vers l’amour qui anime le soleil et les autres étoiles...
publié dans le supplément La bibliothèque idéale des vaudois / 24 Heures
17:22 Écrit par Claude Amstutz dans La bibliothèque idéale des vaudois, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
05/06/2006
Charles Baudelaire
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal (Coll. Livre de poche, 1997)
Jadis condamnées pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, ces fleurs tantôt sombres ou vénéneuses, tantôt émouvantes ou consolatrices, sont éternelles. La beauté du mal ? Pas si sûr. Peut-être un jeu de miroirs dont l’alchimie nous fascine toujours.
publié dans le supplément La bibliothèque idéale des vaudois / 24 Heures
16:38 Écrit par Claude Amstutz dans Charles Baudelaire, La bibliothèque idéale des vaudois, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |