02/04/2013
La citation du jour
Friedrich Nietzsche
Voyageur, qui es-tu? Je te vois aller ton chemin, sans sarcasme et sans amour, avec ton regard indéchiffrable; te voilà humide et triste comme la sonde qui des profonds abîmes remonte inassouvie à la lumière. Qu'es-tu allé chercher là-bas au fond? Aucun soupir ne gonfle ta poitrine, ta lèvre dissimule son dégoût, ta main ne saisit plus que lentement. Qui es-tu? Qu'as-tu fait? Repose-toi ici, ce lieu est hospitalier à tous, délasse-toi. Et qui que tu sois, dis-moi ce qui pourrait te plaire, dis ce qui pourrait servir à ton délassement. Tu n'as qu'à parler; ce que j'ai, je te l'offre. Délassement, délassement, ô curieux, qu'as-tu dit? Donne-moi, je t'en prie, donne-moi... Quoi donc? Un autre masque, un second masque?
Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (coll. 10-18/UGE, 1994)
traduit de l'allemand par Geneviève Bianquis
image: cr44.fond-ecran-image.com
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | | Imprimer | Facebook |
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