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06/02/2013

Le poème de la semaine

Jean Malrieu

merci à Marie-Elisabeth C

A l'usage des humbles, de ceux qui s'aiment,
j'écris que la terre est dure,
que tout passe, hormis l'amour.
J'écris ce que je sais et ce que nous savons,
mais que nous avons à mieux connaître pour vivre,
que la fougère épouse le houblon,
que l'amour n'est jamais malheureux.
 
J'écris à longue haleine
parce qu'au bout du souffle il y a le rire à délivrer.
J'écris le monde qui sera.
Ce n'est pas en un jour qu'il viendra,
mais après un long respect, une longue connaissance.
J'écris pour assumer le bonheur.
Et que m'importe comment
si l'herbe au crépuscule a un langage stellaire.
Si je dis que tout est familier,
ceux qui s'aiment
entrent sans hésiter dans le système des gravitations.
M'entendez-vous?
La mer est à ma porte et je ne la retiens
que par un tout petit peu d'imagination.
M'entendez-vous lorsque j'accorde audience
aux grands thèmes de passage?
 
Je me bats avec les éclats de rire, les armes de la jeunesse,
avec la centaurée sauvage, la bourrache et le lotier.
J'appelle au nom de la santé des près,
de la houle des sainfoins, de la sueur des hommes.
J'appelle au nom des cheveux de l'aimée,
d'une main prise sur l'épaule,
d'un avenir commencé à deux.
Aves les larmes du plaisir, avec les larmes du désir.
J'écris le bonheur sur la table.
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
 

00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

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