27/10/2011
Alexandre Vialatte 1b
Bloc-Notes, 27 octobre / Les Saules
Pour le plaisir, voici un dernier extrait de Vialatte à La Montagne, avec une des plus belles chroniques, consacrée ici à Huit et demi, le film de Federico Fellini, l'un de mes dix films préférés: L'art se satisfait du spectacle. Au lieu de résoudre ses contraires, de les harmoniser, d'en biffer, de mutiler un peu les branches basses pour faire pousser l'arbre plus haut, il s'accepte en bloc, décousu, et il fait danser tout ensemble, le blanc et le noir, le bien et le mal, l'atroce et le comique, le tragique, le fantastique, le fascinant. C'est le portrait de la sarabande que danse le monde dans le grenier de l'homme, dans le cerveau du créateur. Il n'a pas peur d'en montrer les ficelles, car elles font partie du tableau. C'est le portrait de ses marionnettes. Et de quelles tailles! De ses problèmes, de sa vie, de l'angoisse, du gâchis, de ses plaisirs, de son foie malade, il a fait un ballet. Il est porté par l'enthousiasme de la chose. C'est l'artiste.
Et c'est ainsi que Vialatte est grand!
Alexandre Vialatte, Vialatte à La Montagne (Julliard, 2011)
Alexandre Vialatte, Chroniques de La Montagne, 1952-1971, 2 vols. (coll. Bouquins/Laffont, 2000)
02:16 Écrit par Claude Amstutz dans Alexandre Vialatte, Bloc-Notes, Films inoubliables, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; chroniques; cinéma; livres | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
Et c'est ainsi que relater la rencontre d'un génie - il Maestro - et l'immense talent de Vialatte, c'est faire preuve, M. Claude A., de quelque chose qui ressemble à une forme de...talent, de génie ? n'exagérons rien ! Baci
Écrit par : Jean-Pierre Oberli | 27/10/2011
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