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15/04/2015

Le poème de la semaine

Louis Aragon

 

Il m’aurait fallu

Qu’un moment de plus

Pour que la mort vienne

Mais une main nue

Alors est venue

Qui a pris la mienne

 

Qui donc a rendu

Leurs couleurs perdues

Aux jours aux semaines

Sa réalité

A l’immense été

Des choses humaines

 

Moi qui frémissais

Toujours je ne sais

De quelle colère

Deux bras ont suffi

Pour faire à ma vie

Un grand collier d’air

 

Rien qu’un mouvement

Ce geste en dormant

Léger qui me frôle

Un souffle posé

Moins une rosée

Contre mon épaule

 

Un front qui s’appuie

A moi dans la nuit

Deux grands yeux ouverts

Et tout m’a semblé

Comme un champ de blé

Dans cet univers

 

Un tendre jardin

Dans l’herbe où soudain

La verveine pousse

Et mon cœur défunt

Renaît au parfum

Qui fait l’ombre douce

 

 

Quelques traces de craie dans le ciel,

Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Louis Aragon, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

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