16/11/2009
Noëlle Revaz
Noëlle Revaz, Quand Mamie (Nouvelle Revue Française no 991, Gallimard, 2009)
Noëlle Revaz signe dans cette revue un court texte, sublime, Quand Mamie (sera morte), qui aurait pu commencer par d’autres mots. Par exemple : Quand je serai à la retraite ou Quand Julie entrera au pensionnat ou Quand papa sera enfin parti. Car, derrière le choix de l’auteur, c’est de prétextes dont il est question, pour imaginer au lieu d’agir, rêver plutôt que résoudre, justifier sans parvenir à infléchir le temps. Une litanie universelle qu’on ne peut s’empêcher de lire à voix haute et qui, depuis sa création a été maintes fois représentée à la scène. Des phrases courtes qui font mouche à tous les coups, une fluidité du langage et une justesse des observations qui l’apparentent à une obsédante musique des mots dont Noëlle Revaz, dans son exigence d’écrivain, est fortement imprégnée. Un ton nouveau, volontiers incisif, teinté d’un humour décapant et d’une sensibilité en constante recherche. Confirmation que la littérature romande n’est – heureusement ! - pas morte avec ses dinosaures … Après Ramuz, Chappaz et Chessex , la filiation est assurée: Il y a désormais un style Revaz et cela réjouit le cœur.
Dans ce même numéro, vous pouvez également retrouver des lettres inédites et instructives de Louis-Ferdinand Céline, matière à se souvenir que s’il demeure un immense écrivain, l’homme continue d’alimenter ses rapports ambigus avec la morale, l’idéologie et l’histoire.
22:00 Écrit par Claude Amstutz dans Charles Ferdinand Ramuz, Littérature francophone, Littérature suisse, Louis-Ferdinand Céline, Maurice Chappaz, Noëlle Revaz, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; nouvelle; livres | | Imprimer | Facebook |