La citation du jour (15/01/2014)

Khalil Gibran

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Sachez que du plus grand silence je reviendrai. La brume qui disparaît à l'aube, ne laissant que la rosée dans les champs, s'élèvera et s'amassera en un nuage et alors retombera en pluie. Et je n'ai pas été différent de la brume. Dans le silence de la nuit j'ai marché dans vos rues, et mon esprit est entré dans vos maisons, et vos battements de coeur étaient dans mon coeur, et votre souffle était sur mon visage, et je vous connaissais tous. Oui, je connaissais votre joie et votre peine, et dans votre sommeil vos rêves étaient mes rêves. Et souvent j'étais parmi vous tel un lac parmi les montagnes. Je reflétais vos sommets et les pentes courbes et même les troupeaux errants de vos pensées et de vos désirs. Et vers mon silence vinrent en ruisseaux le rire de vos enfants, et en rivières le désir de vos jeunes gens. Et lorsqu'ils atteignirent ma profondeur les ruisseaux et les rivières ne cessèrent pas de chanter.

Khalil Gibran, Le prophète (Casterman, 1956)

12:33 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : citations; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |