Le poème de la semaine (14/08/2013)
Catherine Pozzi
La grande amour que vous m'aviez donnéeLe vent des jours a rompu ses rayons -Où fut la flamme, où fut la destinéeOù nous étions, où par la main serréeNous nous tenions Notre soleil, dont l'ardeur fut penséeL'orbe pour nous de l'être sans secondLe second ciel d'une âme diviséeLe double exil où le double se fond Son lieu pour vous apparaît cendre et crainte,Vos yeux vers lui ne l'ont pas reconnuL'astre enchanté qui portait hors d'atteinteL'extrême instant de votre seule étreinteVers l'inconnu. Mais le futur dont vous attendez vivreEst moins présent que le bien disparu.Toute vendange à la fin qui vous livreVous la boirez sans pouvoir être qu'ivreDe vin perdu. J'ai retrouvé le céleste et sauvageLe paradis où l'angoisse est désir.Le haut passé qui grandit d'âge en âgeIl est mon corps et sera mon partageAprès mourir. Quand dans un corps ma délice oubliéeOù fut ton nom, prendra forme de cœurJe revivrai notre grande journée,Et cette amour que je t’avais donnéePour la douleur. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:12 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
Magnifique poème.
Merci de nous avoir fait entendre cette voix si pure et trop souvent méconnue.
Écrit par : Gilberte | 17/08/2013