Le poème de la semaine (08/05/2013)
Paul Valéry
Il est une douleur sans nom, sans but, sans cause Qui vient je ne sais d’où, je ne sais trop pourquoi, Aux heures sans travail, sans désir et sans foi Où le dégoût amer enfielle toute chose. Rien ne nous fait penser, rien ne nous intéresse, On a l’esprit fixé sur un maudit point noir. Tout est sombre : dedans, dehors, le jour, le soir, C’est un effondrement dans un puits de tristesse. C’est surtout vers la nuit, quand s’allume la lampe. Cet ennui fond sur nous, aussi prompt qu’un vautour. Le découragement nous guette au coin du jour, Quand s’élève du sol l’obscurité qui rampe. Ce n’est pas celui-là qui mène à la rivière C’est un mauvais moment à passer, voilà tout. Il nous fait ressortir la joie, ce dégoût Comme l’obscurité fait aimer la lumière. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
06:42 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
Le Poète, toujours en quête d'explications de son mal-être
retour sur soi avec humilité
Sans mots savants ni tordus
Avec simplicité
Écrit par : NAIMI | 08/05/2013