Le poème de la semaine (28/11/2012)
Jean-Pierre Siméon
Malgré la pluie et le coeur exposénous allonsplus hautplus voyageursmoi dans l'appeltoi dans le soleil qui lui répond Nos joies nous escortentplus loin que les routeset le malheur rusé des hommes Soudain ma paroleest un mur dont tu es le jardin Parcourons encore contre l'usageet contre ceux qui dormentsous un ciel trop éteintcherchons l'autre patrie Il est des nuits non civiliséespour la hâte des lèvreset la vigueur des parfums Eveille-toi avant les larmestu sais que ta main est sauve Je dis pierrepour que vous lisiez le mot pierrepour que vous entendiez le mot pierremais aussi cette choseen dessousqui a à voir avec votre enfance- l'été la rivière - mais aussi un amour peut-êtredébâti par le ventou bien ce murqui fait le bord vertigineuxdu vide Et je dis homme ton orageserré dans le poing Et si je cherche à genoux dans le gravier des métaphoresle nom qui nous rendà la beauté des corpsc'est que nul n'a assez de peaupour éprouver l'airque fait le mouvementdu jour Enfin je dis que j'aimepour que le monde paraissedans l'effort qu'accomplit le sangdans mes veines Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
11:21 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |