Andrée Chedid 1c (07/02/2011)

Andrée Chedid


Je me souviens

D'ombres plus denses que le plomb

De regards impassibles

De rivières fourbues

De maisons rongées

De coeurs blanchis

D'hirondelles torpillées


Et de cette femme hagarde

sous l'explosion des armes


Je me souviens

Du tumulte des sèves

De l'envolée des mots

De plaines sans discorde

Des chemins de clémence

Des regards qui s'éprennent


Et de ces beaux amants

sous les feux du désir


De tout ceci

De tout cela

Je me souviens

Et me souviens

  

Quelques traces de craie dans le ciel,

Anthologie poétique francophone du XXe siècle

  

20:34 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |