O tempora, o mores 1b (12/03/2012)
Bloc-Notes, 12 mars / Les Saules
Voici un court extrait du livre de Gospé et Sempinny:
Nicolas a bien grandi
D'habitude, c'est quand on saigne qu'on va à l'infirmerie. Comme la fois où Dominique avait donné un coup de poing à Raffarin et qu'il avait mis du sang partout sur son tablier, même qu'après, il avait un chouette coton qui dépassait du nez. Ou quand Brice s'était pris la porte dans la figure en regardant par le trou de la serrure pour espionner le Potage qui était en train de passer un savon à Ségolène parce qu'elle avait tiré les cheveux de Martine en passant derrière elle dans la cour. Le Potage - c'est notre surveillant, c'est comme ça qu'on l'appelle même si c'est pas son vrai nom -, il avait brusquement ouvert la porte, et Brice avait eu un oeil au beurre noir avec deux points de souture. Il n'était pas beau à voir parce qu'il était tout violet.
Une autre fois, au cours de gymnastique, on avait fait du lancer de poids - c'est un peu comme le jeu de la pétanque en vacances, sauf que là, il n'y a pas de cochonnet et qu'il faut seulement envoyer la boule le plus loin possible -, et Marine l'avait lancé sur la tête de Fanfan. Fanfan, c'est le surnom qu'on lui a donné depuis qu'il y a deux François dans la classe: c'est peut-être à cause de ses grandes oreilles, parce que c'est vrai qu'il ressemble à un lapin, et qu'il aime bien donner des conseils, comme d'arrêter de nous disputer par exemple, et de le choisir comme chef.
Gospé et Sempinny, Le petit Nicolas a bien grandi (Mango, 2012)
00:13 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité; politique; humour; livres | | Imprimer | Facebook |