LA SCIE REVEUSE

Mon cher Claude,
Moi aussi, ce "Prélude de l'Acte I" du "Lohengrin" de Wagner me fait "frissonner" - selon votre formule ! Vous qui êtes un fin littéraire (je le suis trop peu !), vous savez la description extasiée qu'en a faite Baudelaire, en parlant notamment de sensation "d'apesanteur"... ! C'est effectivement bien cela que je ressens...
Le "mage de Bayreuth" - en utilisant ici essentiellement ce qui sera "le Récit du Graal" par "le chevalier au cygne" à la fin de "Lohengrin - nous place dans une position psycho-musicale idéale pour recevoir l'impact de son drame.
Une dernière chose, extraordinaire : cette accumulation de tension, débouchant sur une détente (sorte de point de fusion, un peu comme en haut d'une montagne), puis une disparition progressive, piano, de la musique ; ce procédé cher aux compositeurs du XIXe siècle et des débuts du XXe...

Écrit par : Jean-Luc Lamouché | 07/12/2013