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21/01/2015

Le poème de la semaine

Philippe Soupault

Rien que cette lumière que sèment tes mains 
rien que cette flamme et tes yeux 
ces champs cette moisson sur ta peau 
rien que cette chaleur de ta voix 
rien que cet incendie 
rien que toi 
 
Car tu es l’eau qui rêve 
et qui persévère 
l’eau qui creuse et qui éclaire 
l’eau douce comme l’air 
l’eau qui chante 
celle de tes larmes et de ta joie 
 
Solitaire que les chansons poursuivent 
heureux du ciel et de la terre 
forte et secrète vivante 
ressuscitée 
Voici enfin ton heure tes saisons 
tes années 
 
L’automne sur le toit fait un bruit de pigeons 
l’or coule 
Il est midi 
Les arbres ont peur 
La mort vole 
L’odeur de l’agonie 
comme une trop longue musique 
sème des gouttes de sang 
une femme dort 
près d’une fleur gonflée d’eau.
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |